LA PASSION DU CHRIST
EXPLICATIONS, ÉVANGILES
L'ATROCE VÉRITÉ
SUR LES SOUFFRANCES DE JÉSUS
Passion d'amour de Jésus pour les hommes qui nous rachète.
Son amour le rend passionné de nous, les hommes.
Don ultime de Jésus dans sa mort et sa résurrection, après avoir secouru, guéri, enseigné, pardonné.
Passion durant laquelle il dit à chacun de nous : « Regarde comme je t'aime ».
Passion interminable. Inimaginable. Voici ce qu'a réellement souffert Jésus.
« Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
(Jean 15, 13)
« Dans dix-neuf siècles, elle Le fera reconnaître, cette couronne, qu'aucun crucifié n'a portée. »
(la couronne d'épines est visible sur le crucifié du Linceul de Turin)
Sommaire de la page
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La Passion de Jésus Christ a débuté bien avant la cruxifixion
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La Passion du Christ dans la Bible : la Passion du Christ dans les Évangiles
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Texte de l'Évangile de Saint Marc, texte de l'Évangile de Saint Matthieu, texte de l'Évangile de Saint Luc : l'agonie de Jésus au jardin de Gethsémani et son arrestation
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La Passion de Jésus Christ selon Saint Jean de la Bibile, texte complet de l'Évangile et images commentées étape par étape
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La Passion du Christ : analyse et explications
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Vivre la Passion du Christ : des souffrances pires que tout ce que l'on peut imaginer :
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Rapport médical sur la Passion du Christ (1950) : la Passion de Jésus heure par heure, souffrances de Jésus en croix, paroles du Christ en croix...
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Rapport médical sur la Passion du Christ (1986) : étude scientifique : les conséquences de la crucifixion sur le corps (avec croquis explicatifs) : Gethsémani, les procès juifs, les procès romains, santé de Jésus, pratiques et aspects médicaux des flagellation, flagellation de Jésus, la croix et l'écriteau, pratiques et aspect médicaux de la crucifixion, conséquences de l'enclouage des poignets, des pieds, les clous dans pieds et poignets, une proie pour les insectes, la respiration durant la crucifixion, conditions affreuses, mort de Jésus, blessure de la lance, trajet et conséquences
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Film La Passion du Christ complet en français : streaming, DVD
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Le signe de croix
Pas de plus grand amour
Pas de plus grandes souffrances
Par amour extrême pour l'Homme, Dieu Tout-Puissant que l'Univers ne peut contenir, a voulu s'abaisser et se rétrécir jusqu'à devenir homme et serviteur. Puis il a voulu subir l'extrême de la souffrance physique, morale et spirituelle et enfin mourir, et ce de la façon la plus infamante possible.
Une seule goutte du sang Infiniment Précieux de Jésus, aurait suffi à satisfaire la Justice de Dieu pour le rachat des hommes, et à la cuisante défaite de Satan dont le signal a été la mort de Jésus sur la croix, et l'apothéose, sa Résurrection.
Mais croiriez vous en l'amour d'un Dieu qui ne verserait pour vous qu'une petite goutte de sang ?
En se laissant crucifier volontairement après avoir subi des tourments et tortures qu'aucun autre que lui n'aurait pu endurer, et qu'il a véritablement ressentis dans chaque fibre de son corps et volute de son âme, Dieu a dit à l'homme : "Regarde jusqu'où je vais pour te prouver que je t'aime, tellement je t'aime"...
La Passion de Jésus, sa mise à mort en tant qu’homme-Dieu, est rapportée dans les quatre Évangiles. Rappelons que personne ne conteste l’existence de Jésus, ni sa crucifixion… Bouleversant récit qui a généré de nombreuses conversions. Par exemple, le Grand Rabbin Israël Zolli, s’est converti au christianisme, prenant le nom d’Eugenio Zolli, suite à la considération de la Passion du Christ.
(Vous pouvez lire sur ce site, onglet Dieu existe-t-il, d'éblouissants témoignages de conversion de ceux qui ont fait une rencontre personnelle avec le Christ, membres du KGB, juifs, jeunes, musulmans, métalleux, etc... Et aussi des témoignages de guérisons miraculeuses que Jésus réalise au XXIe siècle.
Car, oui, Jésus est vivant ! Bien des pages de ce site attestent donc de la Résurrection, et de la Présence aimante de Jésus parmi nous au XXIe siècle. Les juifs pourront consulter les preuves que Jésus est le Messie attendu par Israël en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Les musulmans pourront aussi découvrir que Issa n'est pas un prophète mais le Fils de Dieu et que beaucoup de musulmans l'ont rencontré, ainsi que Maryam.
La Passion de Jésus a débuté bien avant la crucifixion
La Passion de Jésus a commencé la veille de sa crucifixion, au jardin de Gethsemani, en contre-bas de Jérusalem. Abrutis de fatigue, les disciples s'endorment, le laissant seul pour affronter l'angoisse et la tristesse mortelles qui montent en lui. Il n'ignore rien de ce qui l'attend et, alors que le Père Éternel commence à faire peser sur lui le péché du monde, il sue des gouttes de sang.
© Glorious
Ta Majesté
La Passion de Jésus, c'est tout ce que souffre et veut souffrir Dieu pour son peuple. Sa divinité se cache, on peut lui faire de que l'on veut. Jésus a choisi la souffrance pour que nous puissions comprendre le poids, le prix de son Amour. Il aurait été beaucoup plus simple que Dieu efface tout le péché d'un coup de baguette magique.
Beaucoup pensent que Jésus n’a souffert que durant sa crucifixion et ignorent que Sa Passion et son agonie ont commencé bien plus tôt, à partir de la veille au soir, dans un jardin nommé Gethsemani, sur le flanc de la vallée de Josaphat où coulait le torrent du Cédron, au pied de Jérusalem. C'est là que Jésus a commencé à subir la Passion morale avant sa Passion physique. Quelles étaient ses souffrances morales ? Le rejet de son peuple qu'il était venu sauver, son amour rejeté, refusé. Son amour pour nous le rend passionné de nous. Là, avant son arrestation, puis sa mort sur la croix de façon infamante le lendemain, Jésus a passé quelques heures terribles dans un début d'agonie qui dépasse l'entendement. Dieu le Père l'y a traité comme LE pécheur : lui¨, le Trois Fois Saint, est là en présence de son Père qui déverse sur lui tout le péché du monde, et l'en fait se sentir coupable. C'est Jésus seul qui revêt la culpabilité du monde. Tout l'univers moral de la Faute pèse à ce moment-là sur Jésus. L'opposition entre la sainteté de sa nature divine et le péché, nature humaine, a dû déchirer l'âme de Jésus, le péché provoquant une répulsion, une distorsion de son âme, le péché entrant directement dans Dieu. Inouï. Le péché fait homme, croix morale de Jésus, est un grand mystère.
Ce qu’a vécu Jésus ensuite durant la nuit de son arrestation et le lendemain, est à connaître pour comprendre l’Amour de Dieu pour les hommes. Tout le mal que contient le cœur humain, toute sa méchanceté sous toutes ses facettes se sont focalisées sur Jésus lors de sa Passion, dans un déchaînement de violence et de haine paroxystiques.
À la Croix, tout semblait vain, et l'ennemi, déchaînant les désirs de violence dans les hommes présents, paraissait être vainqueur, alors qu'en fait, c'était tout le contraire. En mettant Jésus à mort, les Juifs et les Romains ont exécuté, sans s'en douter, le plan de Dieu en tout point. Dieu a répondu au comble de la méchanceté de l'homme par son Amour infini en donnant son Fils, et le Fils s'est aussi donné, par Amour, aux hommes, librement, volontairement, entièrement, avec Passion. La croix, symbole de souffrance, est aussi le grand symbole chrétien de la victoire de Dieu sur l'ennemi, le mal et la mort, car le Christ les a vaincus. Pour preuve, il est ressuscité le 3e jour. Plus de 500 personnes ont été témoins de sa résurrection, certains d'entre eux l'ont proclamé et mis par écrit, au péril de leur vie (lire Vivant ! Ressuscité ! sur ce site)
Où ses amis étaient-ils ? Et les autres, les milliers qu’il avait soignés, guéris, délivrés, ressuscités ? Seul, avec une poignée de femmes, dont sa mère et le plus jeune de ses disciples, il a affronté le mal personnifié.
Ci-dessous, après la Passion du Christ selon l'Évangile de Saint Jean, en images, puis commenté par des pères de l'ordre monastique des Carmes, deux témoignages de médecins, à deux époques différentes, détaillent les traumatismes terribles infligés à Jésus, qui, bien que Dieu, n'en était pas moins homme. Aussi a-t-il ressenti la douleur jusqu’au plus intime de chacune des fibres de son corps : (coups, gifles, flagellation, couronne d'épines, portage de la croix dans les rues de Jérusalem, chutes, brimades, enclouage de ses poignets et pieds, élévation de la croix, crucifixion, soif terrible, affaiblissement du corps, épuisement total),ainsi que les horribles douleurs morales qu’il a dû supporter (abandon de ses amis, traîtrise, mépris, moqueries, crachats, maltraitances morales, intensité inimaginable du poids des péchés du monde que le Père a fait peser sur lui, vision de tous les hommes que son sacrifice ne sauverait pas car ils ne croiraient pas en lui ou rejetteraient son message, etc.).
Un troisième témoignage de médecin, figurant sur la page Linceul de Turin de ce site, décrit les blessures de l'homme crucifié et porteur d'une couronne d'épines (seul Jésus en a porté une) dont "l'image" s'est "imprimée" sur un suaire conservé depuis des siècles : malgré plus de 500 000 heures d'études du suaire, les scientifiques sont toujours incapables d'expliquer ce mystère. La seule chose qu'ils peuvent affirmer avec certitude, c'est qu'il ne s'agit pas d'un faux ou d'une supercherie.
Jésus aurait dû mourir quasiment au début de sa crucifixion. Mais il était Dieu, aussi a-t-il choisi le moment précis de sa mort sur la croix lorsque l'ensemble de son corps s’est trouvé en totale défaillance et que toutes les Écritures ont été accomplies.
La crucifixion, puis le cœur percé de Jésus par le soldat est une preuve inouïe de l’amour infini de Dieu qui répond au comble de la méchanceté de l’homme en donnant son Fils, et du Fils qui se donne librement par amour pour son Père, Notre Père, et pour les Hommes.
Jésus nous poursuit de son amour depuis vingt et un siècles et attend que notre cœur batte à l'unisson avec le sien.
Je m’arrête devant une croix, je la regarde, je me tais, je laisse Jésus me dire : « Regarde jusqu’où je t’ai aimé. » À moi de trouver les mots pour lui répondre...
La Passion du Christ dans la Bible Textes des Évangiles
Textes des Évangiles de Saint Marc, Saint Luc et Saint Matthieu : début de la Passion agonie à Gethsémani et arrestation
Récit du début de la Passion selon Saint Marc
« Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. »
Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse.
Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez. »
Allant un peu plus loin, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui.
Il disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! »
Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
De nouveau, il s’éloigna et pria, en répétant les mêmes paroles.
Et de nouveau, il vint près des disciples qu’il trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis de sommeil. Et eux ne savaient que lui répondre.
Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. C’est fait ; l’heure est venue : voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
Jésus parlait encore quand Judas, l’un des Douze, arriva et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens. »
(Marc 14, 232-43)
Récit du début de la Passion selon Saint Luc
« Jésus sortit pour se rendre, selon son habitude, au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent.
Arrivé en ce lieu, il leur dit : « Priez, pour ne pas entrer en tentation. »
Puis il s’écarta à la distance d’un jet de pierre environ. S’étant mis à genoux, il priait en disant :
« Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne. »
Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait.
Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre.
Puis Jésus se releva de sa prière et rejoignit ses disciples qu’il trouva endormis, accablés de tristesse.
Il leur dit : « Pourquoi dormez-vous ? Relevez-vous et priez, pour ne pas entrer en tentation. Il parlait encore, quand parut une foule de gens. Celui qui s’appelait Judas, l’un des Douze, marchait à leur tête. Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
Jésus lui dit : « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ? »
Voyant ce qui allait se passer, ceux qui entouraient Jésus lui dirent : « Seigneur, et si nous frappions avec l’épée ? »
L’un d’eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille droite.
Mais Jésus dit : « Restez-en là ! » Et, touchant l’oreille de l’homme, il le guérit.
Jésus dit alors à ceux qui étaient venus l’arrêter, grands prêtres, chefs des gardes du Temple et anciens : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ?
Chaque jour, j’étais avec vous dans le Temple, et vous n’avez pas porté la main sur moi. Mais c’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres. »
54 S’étant saisis de Jésus, ils l’emmenèrent et le firent entrer dans la résidence du grand prêtre. Pierre suivait à distance. »
(Luc 22, 39-54)
Récit du début de la Passion selon Saint Matthieu
« Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. »
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. »
Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. »
Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ?
Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. »
De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ;
il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.
Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles.
Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs.
Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
Jésus parlait encore, lorsque Judas, l’un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens du peuple. »
(Matthieu 26, 36-46)
Passion de Jésus Christ
Évangile de Saint Jean
Texte complet de la Bible
et images commentées
Agonie à Gethsémani, arrestation, flagellation, couronne d'épine, portement de croix, cruxifixion, mort
(Jean 18, 1-19, 42)
Agonie à Gethsemani et arrestation
« En ce temps-là, après le repas, Jésus sortit avec ses disciples et traversa le torrent du Cédron ; il y avait là un jardin, dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi, car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis. Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit : ✠ « Qui cherchez-vous ? » . Ils lui répondirent : « Jésus le Nazaréen. » . Il leur dit : ✠ « C’est moi, je le suis. » . Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. Il leur demanda de nouveau : ✠ « Qui cherchez-vous ? » . Ils dirent : « Jésus le Nazaréen. » . Jésus répondit : ✠ « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. » .
Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite : « Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés. » Or Simon-Pierre avait une épée ; il la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite. Le nom de ce serviteur était Malcus. Jésus dit à Pierre : ✠ « Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? ». Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs se saisirent de Jésus et le ligotèrent. Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là. Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »
Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus. Comme ce disciple était connu du grand prêtre, il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre. Pierre se tenait près de la porte, dehors. Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre – sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte, et fit entrer Pierre. Cette jeune servante dit alors à Pierre : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? » . Il répondit : « Non, je ne le suis pas ! » . Les serviteurs et les gardes se tenaient là ; comme il faisait froid, ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer. Pierre était avec eux, en train de se chauffer. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit : ✠ « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette. Pourquoi m’interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ont entendu. Eux savent ce que j’ai dit. »
Au jardin des oliviers (Gethsemani) débute l'atroce agonie de Jésus, qui suera des gouttes de sang car le Père le charge du péché du monde. Chaque faute, sait que son sacrifice ne sauvera pas tous les hommes car il voit dans l'avenir tous ceux qui le rejetteront, ne voudront pas croire en lui, en son amour.
Il commence aussi à ressentir l'absence de son père et une solitude infinie puisque même les disciples dorment sans avoir la force de veiller avec lui et de le soutenir un peu, ne serait-ce que par leur présence.
Enfin, il a également peur à l'idée de ce qui l'attend car, étant Dieu, il connaît d'avance les tortures qu'il va devoir subir.
Dans les siècles qui vont suivre, Jésus révèlera à plusieurs saints combien il a souffert à Gethsémani, pratiquement autant que pendant la crucifixion.
C’est au plus fort de la douleur, après s’être senti délaissé, repoussé par son Père à Gethsémani que Jésus a fait son suprême acte d’abandon. Gethsemani, puis la crucifixion, Dieu Tout-Puissant se laissant insulter et mettre à mort par ses créatures dans les conditions les plus sordides et horribles , c'est le plus grand acte d'amour, la plus grande preuve d'amour que Dieu pouvait choisir de poser pour leur en donner la preuve.
Arrestation de Jésus vers minuit. Il guérit l'oreille d'un des gardes que l'apôtre Pierre vient de trancher pour le défendre.
Les gardes brutalisent Jésus qui tombe dans le Cédron du haut du pont
Pendant la nuit, il est martyrisé par les gardes d'Hanne avant d'être jeté en prison
Procès devant Caïphe et Pilate
Les grands prêtres cherchent des faux-témoins pour pouvoir le condamner plus facilement
Jésus fait face une première fois au représentant en Palestine de Rome, Pilate
À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus, lui donna une gifle en disant : « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! ». Jésus lui répliqua : ✠ « Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? ». Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.
Simon-Pierre était donc en train de se chauffer. On lui dit : « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? » . Pierre le nia et dit : « Non, je ne le suis pas ! ». Un des serviteurs du grand prêtre, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, insista : « Est-ce que moi, je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? » . Encore une fois, Pierre le nia. Et aussitôt un coq chanta.
Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire. C’était le matin. Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire, pour éviter une souillure et pouvoir manger l’agneau pascal. Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » . Ils lui répondirent : « S’il n’était pas un malfaiteur, nous ne t’aurions pas livré cet homme. » . Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le suivant votre loi. » . Les Juifs lui dirent : « Nous n’avons pas le droit de mettre quelqu’un à mort. » . Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite pour signifier de quel genre de mort il allait mourir. Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » . Jésus lui demanda : ✠ « Dis-tu cela de toi-même, Ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » . Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » . Jésus déclara : ✠ « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » . Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » . Jésus répondit : ✠ « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » . Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » . Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs, et il leur déclara : « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? » . Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! » . Or ce Barabbas était un bandit.
Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé. Les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Salut à toi, roi des Juifs ! ». Et ils le giflaient.
La flagellation de Jésus
Pilate le condamne à une très douloureuse flagellation, les fouets de cuir étant terminés de boules de métal. Pilate pense qu'en présentant Jésus martyrisé, les juifs seront touchés et abandonneront l'idée de faire crucifier Jésus.
Après la flagellation devant, Jésus subit une flagellation dans le dos, les pieds touchant à peine terre. Il perd là beaucoup de sang.
Les soldats ne savent pas quoi inventer pour le martyriser, l'humilier, le tourner en dérision : crachats, moqueries, couronne d'épines qui lui rentrent atrocement dans le crâne, manteau de roi pour se gausser d'une royauté qu'ils croient imaginaire... Jésus continue à tout supporter sans se plaindre. Pour nous. Pourtant, c'est un roi, un grand roi, le roi de l'univers.
La condamnation de Jésus
Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit : « Voyez, je vous l’amène dehors pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. ». Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara : « Voici l’homme. ». Quand ils le virent, les grands prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » . Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » . Ils lui répondirent : « Nous avons une Loi, et suivant la Loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. ». Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte. Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus : « D’où es-tu ? ». Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit alors : « Tu refuses de me parler, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher, et pouvoir de te crucifier ? ». Jésus répondit : ✠ « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut ; c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un péché plus grand. ». Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais des Juifs se mirent à crier : « Si tu le relâches, tu n’es pas un ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur. » . En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha. C’était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure, environ midi. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » . Alors ils crièrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » . Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » . Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. » . Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié.
Ils se saisirent de Jésus. Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha.
Jésus est ramené devant Pilate une seconde fois, puis, les prêtres haranguant la foule pour qu'il soit crucifié, Pilate cède et le condamne.
Jésus tombe dans les escaliers du prétoire, il est déjà affaibli
Jésus quitte le prétoire de Pilate
Jésus porte sa croix
Jésus tombe pour la première fois. Il tombera trois fois avant de parvenir au calvaire. Les gardes tirent sur la corde, le font trébucher sur les pierres et tomber volontairement, il est à bout de force, devant porter la lourde croix. La foule vocifère, lui crache au visage, se moque de lui, c'est un véritable concentré de la méchanceté des hommes qui repose sur lui.
C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville, et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec. Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : «N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais : “Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.” » . Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »
Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. ». Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats.
La crucifixion de Jésus
Le premier clou. Imaginons la terrible souffrance de Jésus, déjà si affaibli et ayant perdu beaucoup de sang. Sa mère assiste à la mise à mort morale et physique de son fils. À la fois Dieu et homme, il a souffert atrocement de la méchanceté des hommes et de l'abandon de ses disciples qui ont fui, à l'exception de Jean et de Marie-Madeleine.
La croix est élevée par des cordes et des coins sont enfoncés pour la stabiliser. Quelle atroce douleur à dû ressentir Jésus lorsque tout le poids de son corps a commencé à peser sur ses mains et pieds transpercés par les clous.
Ce que voyait Jésus du haut de la croix. Gardes, hommes passant sur le chemin, prêtres et scribes se moquant de lui. Quel chagrin pour lui de voir sa mère si sainte et si bonne assister à ces terribles instants. Ses derniers amis fidèles éplorés.
« Tout est accompli », dit Jésus. Tout de que son père et lui-même ont conçu de réaliser pour notre salut, et que Jésus a non seulement librement accepté, mais a aussi eu une grande hâte d'accomplir. L'Agneau de Dieu a tout supporté, tout vaincu, tout aimé, le grand dessein de Dieu pour sauver les hommes de l'ennemi va s'accomplir dans quelques instants.
Jésus va mourir, sa mère le ressent, elle est au summum de la douleur.
La mort de Jésus
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ✠ « Femme, voici ton fils. » . Puis il dit au disciple : ✠ « Voici ta mère. » . Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : ✠ « J’ai soif. » . Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : ✠ « Tout est accompli. » . Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.
Jésus, l'homme-Dieu, meurt sur la croix. À cet instant, l'ennemi est vaincu.
Jésus, mort, laisse son cœur être transpercé par la lance du soldat. Il en sort du sang et de l'eau : le sang de Jésus, infiniment précieux, qui lave les fautes des hommes devant la Justice du Père, et l'eau du baptême.
Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.
Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. »
La mise au tombeau de Jésus
Jésus est mis au tombeau, une pierre énorme roulée devant l'ouverture, des gardes sont placés par les Romains pour veiller dans les jours suivants. Jésus, lui, descend au Shéol ouvrir les portes pour libérer les morts depuis Adam, y compris Adam lui-même. L'ennemi est obligé de reculer. A l'aube du dimanche matin, le Père Éternel va ressusciter Son Fils. Les cordes de la pierre ronde explosent, la puissance terrasse les gardes, une lumière aveuglante jaillit du tombeau avec le Fils de Dieu resplendissant dans sa gloire. Il est VIVANT !
Les preuves de la Résurrection du Christ, c'est à lire en cliquant ici
La Passion du Christ : analyse et explication
La Passion de Jésus, analyse n°1
"Es-tu le roi des Juifs ?", demande Pilate ; et Jésus, dans un premier temps, questionne à son tour pour clarifier les intentions du gouverneur : "Dis-tu cela à la romaine, ou reprends-tu des accusations que les Juifs ont portée contre moi ?" Et l'on devine le raisonnement de Jésus : "si tu parles à la romaine, tu vises une royauté purement politique ; sache cependant que, dans la bouche des Juifs qui m'accusent, le mot roi peut renvoyer à une royauté d'un autre type."
Pilate, visiblement, s'en tient au sens romain des termes : "Est-ce que je suis Juif, moi ?" ; et dès lors Jésus lui répond sur le fond des choses : "Ma royauté n'est pas de ce monde". Pilate peut donc se rassurer : si Jésus briguait la royauté comme les souverains de la terre, il s'appuierait sur une force armée, revendiquerait un territoire particulier et devrait composer avec d'autres royaumes ainsi qu'avec Rome, omniprésente dans la région ; mais en réalité le pouvoir de Jésus sur les hommes ne fait pas nombre avec les monarchies d'ici-bas, et là où Pilate continue à parler de royauté, Jésus parle désormais uniquement de témoignage : "Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité".
La vérité, c'est ce que Dieu est et ce qu'il fait pour les hommes ; c'est aussi ce que l'homme est et doit faire pour Dieu. Au fond, le contenu de la vérité, c'est la réalité de l'Alliance.
Aux yeux de Jésus, la base de son pouvoir, c'est uniquement la force rayonnante de cette vérité. Jésus n'a pas de sujets : il n'a que des disciples ; il ne contraint personne et ne veut que des volontaires ; mais son offre de la vérité engage l'homme bien plus intensément que l'autorité des rois. Un souverain, en effet, se contente d'obtenir un comportement extérieur et se soucie fort peu de régner sur les cœurs, tandis que la vérité dont Jésus est porteur prend tout l'homme : intelligence, cœur et volonté ; elle fait appel à sa liberté et rejoint son besoin de trouver un sens à la vie. La vérité venue de Dieu apporte une lumière sur l'homme et sur le monde, elle propose une route de fidélité et appelle chacun à une obéissance spontanée et filiale.
De cette vérité, de ce propos d'Alliance né dans le cœur de Dieu, Jésus se dit le "témoin" ; c'est ainsi qu'il comprend son passage parmi nous sur la terre, c'est ainsi qu'il résume sa mission. Et de fait Jésus se présente à nous comme témoin de bien des manières.
Tout d'abord il témoigne de ce qu'il a vu et entendu auprès du Père. "Personne n'a jamais vu Dieu, mais lui, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l'a fait connaître" (Jn 1,18), comme un voyageur qui raconte. De plus il est habité lui-même par le message qu'il apporte aux hommes, au point qu'il s'identifie expressément à la vérité : "Je suis, le chemin, la vérité et la vie" (Jn 14,6). Ensuite il ne cesse de proclamer l'irruption du Règne de Dieu, et de nous garantir cette vérité par toutes les œuvres qu'il accomplit de la part de son Père. Enfin il va jusqu'à donner sa vie pour authentifier son message.
Jésus ne règne donc que par la vérité. "Pauvre royaume", devait penser Pilate, comme le pensent encore bien des Pilate de par le monde. En réalité la vérité de Jésus, qui pénètre et commande la vie de tous ses disciples, lui assure une royauté déjà universelle, qui traversera tous les temps jusqu'au jour de sa venue en gloire (à lire sur ce site).
Explication de la Passion du Christ par un Père des Carmes
La Passion de Jésus, analyse n°2
Souvent les prisonniers politiques jouent leur tête sur une seule réponse ; et Jésus, face à Pilate, est bien plus qu'un prisonnier politique. Dans l'esprit de plusieurs des dirigeants de son peuple, le procès doit coûte que coûte déboucher sur la liquidation de Jésus, et même ceux qui lui en veulent pour des raisons religieuses vont mettre en avant des griefs politiques : "Il veut se faire roi. Nous n'avons d'autre roi que César !"
Pilate interroge : "Tu es le roi des Juifs ?" ; et Jésus répond en questionnant à son tour. Lui, l'accusé, se pose déjà en juge : "Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?". Autrement dit : "Parles-tu, Pilate, d'un roi politique, au sens où les Romains le comprennent, ou fais-tu allusion à un Roi Messie, tel que l'attend Israël ?"
Réplique de Pilate : "Est-ce que je suis Juif, moi ?" (Je répète ce qu'on m'a dit !). Et aussitôt, avec la franchise brutale du gouverneur : "Qu'as-tu fait ?". Pilate veut savoir si le "roi" en question constitue une menace pour le pouvoir romain. "Mon royaume n'est pas de ce monde. Mon royaume n'est pas d'ici", répond Jésus.
Son règne, en effet, vient d'en haut, comme lui-même vient d'en haut. Son règne, c'est le règne de Dieu, un règne à la manière de Dieu : c'est la force de l'amour qui invite à aimer. C'est pourquoi Jésus ne possède ni gardes ni armée pour le défendre.
"Donc tu es roi !", reprend Pilate, énervé. Pour lui comme pour nous, les mots "roi" et "royaume" rendent un son politique. Alors Jésus s'explique solennellement, et c'est cette explication de Jésus qui donne son sens à la fête d'aujourd'hui : "Tu le dis, je suis roi, et je ne suis né, je ne suis venu dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix". ("Je suis roi", proclame Jésus, "mais je n'ai pas de sujets : je n'ai que des disciples qui, librement, s'en remettent à mon témoignage"). Le Christ revendique bien un pouvoir, les pleins pouvoirs. Il dira lui-même, après sa résurrection : "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre". Mais ce pouvoir du Christ, c'est la force rayonnante du message qu'il apporte au monde, c'est la puissance d'une vérité qui transforme, qui juge et qui glorifie, c'est l'énergie d'une parole qui met debout l'homme ou la femme qui la reçoit.
Et Jésus est mort finalement pour attester que sa parole libérante était celle de Dieu. Ressuscité, rendu à la gloire, c'est à nous qu'il confie maintenant le rayonnement de sa vérité ; c'est nous, maintenant, qu'il appelle à son service.
Car pour Jésus, à proprement parler, le temps du service est passé. Il est venu parmi nous pour servir, il a cheminé parmi nous, semant le bien ; il s'est fait obéissant jusqu'à la mort et nous a légué son style de témoignage. Mais auprès de Dieu son Père, Jésus n'est plus dans la condition du serviteur. Il est la Tête de l'immense Corps qui grandit sur terre au long des siècles. Il est le Premier-né d'entre les morts, le prototype de l'humanité nouvelle ; et au-delà même de l'humanité, sa seigneurie de Ressuscité s'étend, d'une manière pour nous mystérieuse, à l'univers matériel, au cosmos exploré, explorable et inexplorable.
Jésus de Nazareth est devenu Seigneur du temps et de l'espace ; Jésus, le roi bafoué par les hommes, le roi de dérision affublé d'une couronne d'épines et du manteau des fous, est entré, avec les cicatrices de son temps de service, dans la gloire qu'il avait auprès du Père avant le lancement du monde. Il est l'Alpha et l'Oméga ; il est le commencement, il sera la fin, et en notre temps déjà il est avec nous.
Avec nous il fait l'histoire du monde. Chaque jour, par la lumière de sa parole et la force de son Eucharistie, il nous donne d'inscrire, dans le cœur des hommes, le salut qui vient de Dieu.
Vivre la Passion du Christ
l'horreur des véritables souffrances subies heure par heure
Rapport médical (1950) sur la Passion de Jésus
1. La passion corporelle de Jésus, jusqu'au tribunal de Pilate, heure par heure
Titre du document terminant le livre La passion de Jésus Christ selon le chirurgien du docteur Pierre Barbet, chirurgien honoraire de l'hôpital saint Joseph à Paris. Première édition 1950. C'est après l'ostension du linceul de Turin en 1931 que le docteur Barbet commença ses travaux sur l'étude scientifique de l'image du saint suaire. Ses publications se sont échelonnées pendant quelques années et il en fera la synthèse dans ce livre sorti en 1950. Il dira du chapitre Passion corporelle de Jésus qu'il « lui coûta beaucoup de larmes ».
« Introduction par le docteur Barbet
Lorsqu'un chirurgien a médité sur les souffrances de la Passion, quand il en a décomposé les temps et les circonstances physiologiques, quand il s'est appliqué à reconstituer méthodiquement toutes les étapes de ce martyre d'une nuit et d'un jour, il peut, mieux que le prédicateur le plus éloquent, mieux que le plus saint des ascètes (à part ceux qui en ont eu la directe vision, et ils en sont anéantis), compatir aux souffrances du Christ. Je vous assure que c'est abominable ; j'en suis venu pour ma part à ne plus oser y penser. C'est lâcheté sans aucun doute, mais j'estime qu'il faut avoir une vertu héroïque ou ne pas comprendre, qu'on doit être un saint ou un inconscient, pour faire un Chemin de Croix. Moi, je ne peux plus.
Et c'est pourtant ce Chemin de Croix qu'on m'a demandé d'écrire ; c'est ce que je ne veux pas refuser, parce que je suis sûr qu'il doit faire du bien. O bone et dulcissime Jesu, venez à mon aide. Vous qui les avez supportées, faites que je sache bien expliquer vos souffrances. Peut-être, en m'efforçant de rester objectif, en opposant à l'émotion mon « insensibilité » chirurgicale, peut-être pourrai-je arriver au bout. Si je sanglote avant la fin, mon pauvre ami lecteur, fais comme moi sans honte; c'est simplement que tu auras compris. Suis-moi donc ; Nous avons pour guides les Livres sacrés et le Saint Linceul, dont l'étude scientifique m'a démontré l'authenticité.
La Passion, au vrai, commence à la Nativité, puisque Jésus, dans Son omniscience, a toujours su, vu et voulu les souffrances qui attendaient son Humanité. Le premier sang versé pour nous, le fut à la Circoncision, huit jours après NoëI.
© Yongsung Kim
L'agonie au Jardin des oliviers (21 heures)
En fait, c'est à Gethsémani que va commencer l'holocauste. Jésus, ayant fait manger aux Siens Sa chair et boire Son sang, les entraîne à la nuit dans ce clos d'oliviers, dont ils ont l'habitude. Il les laisse camper près de l'entrée, emmène un peu plus loin Ses trois intimes et s'en écarte à un jet de pierre, pour se préparer en priant. Il sait que son heure est venue. Il a hâte d'en finir et Il le veut. Mais comme il a revêtu, en s'incarnant, cette forme d'esclave qu'est notre humanité, celle-ci se révolte et c'est toute la tragédie d'une lutte entre Sa Volonté et la nature ; « Il commença à sentir de la frayeur et de l'abattement » (Marc 14, 33).
La coupe qu'il lui faut boire contient deux amertumes ; tout d'abord les péchés des hommes, qu'Il doit assumer, Lui, le Juste, pour racheter Ses frères et c'est sans doute le plus dur ; une épreuve que nous ne pouvons pas imaginer, parce que les plus saints d'entre nous sont ceux qui le plus vivement sentent leur indignité et leur infamie. Peut-être comprenons-nous mieux la prévision, la pré-dégustation des tortures physiques, qu'II subit déjà en pensée ; pourtant nous n'avons expérimenté que le frisson rétrospectif des souffrances passées. C'est quelque chose d'indicible. « Père, si vous voulez, éloignez de moi ce calice ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté mais la vôtre qui se fasse ! (Luc 22, 42). C'est bien Son Humanité qui parle… et qui se soumet, car Sa Divinité sait ce qu'Elle veut de toute éternité ; l'Homme est dans une impasse. Ses trois fidèles sont endormis. Pauvres hommes !
La lutte est épouvantable ; un ange vient Le réconforter mais en même temps, semble-t-il, recevoir son acceptation. « Et se trouvant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des caillots de sang roulant jusque par terre. »(Luc 22, 44) C'est la sueur de sang, que certains exégètes rationalistes, subodorant quelque miracle, ont traitée de symbolique. Remarquons que le seul évangéliste qui rapporte le fait est un médecin. Or l'hémathidrose est un phénomène très rare mais bien décrit. Elle se produit, comme l'écrit le Docteur Le Bec, « dans des conditions tout à fait spéciales: une grande débilité physique, accompagnée d'un ébranlement moral, suite d'une émotion profonde, d'une grande peur » (« Le Supplice de la Croix ». Paris, 1925). La frayeur, l'épouvante et l'ébranlement moral sont ici au maximum. C'est ce que Luc exprime par « agonia », qui, en grec, signifie lutte et anxiété. « Et Sa sueur devint comme des caillots de sang roulant jusque par terre. »
Une vasodilatation intense des capillaires sous-cutanés qui se rompent au contact des culs de sacs de millions de glandes sudoripares. Le sang se mêle à la sueur et se coagule sur la peau, après exsudation. Et c'est ce mélange de sueur et de caillots, qui se rassemble et coule sur tout le corps, en quantité suffisante pour tomber sur le sol. Notez que cette hémorragie microscopique se produit dans toute la peau, qui est déjà ainsi lésée dans son ensemble, en quelque sorte endolorie, attendrie, pour tous les coups futurs.
Voici Judas et les valets du Sanhédrin, armés de glaives et de bâtons; ils ont des lanternes et des cordes. Il y a là aussi la cohorte des soldats du Temple commandés par leur tribun. On s'est bien gardé d'alerter les Romains et la cohorte de l'Antonia. Leur tour ne viendra que lorsque les Juifs, ayant prononcé leur sentence, tâcheront de la faire entériner par le Procurateur. Jésus se met en avant ; un mot de Lui suffit à renverser Ses agresseurs, dernière manifestation de Son pouvoir, avant qu'Il s'abandonne à la Volonté divine. Le brave Pierre en a profité pour amputer l'oreille de Malchus et, miracle dernier, Jésus l'a ressoudée.
Mais la bande hurlante s'est ressaisie, a garrotté le Christ ; elle L'emmène, sans aménité, on peut le croire, laissant filer les comparses. C'est l'abandon, tout au moins apparent. Jésus sait bien que Pierre et Jean Le suivent et que Marc n'échappera à l'arrestation qu'en s'enfuyant tout nu laissant aux gardes le « sindon » qui l'enveloppait.
Les tribunaux de la nuit (minuit)
Mais les voici devant Caïphe et le Sanhédrin. Nous sommes en pleine nuit; il ne peut s'agir que d'une instruction préalable. Jésus refuse de répondre ; sa doctrine, Il l'a prêchée ouvertement. Caïphe est désorienté, furieux et l'un de ses gardes, traduisant ce dépit, lance un grand coup dans la figure du prévenu: « Est-ce ainsi que tu réponds au Grand Prêtre ? » (Jean 18, 22).
Ceci n'est rien ; il faut attendre le matin, pour une audition de témoins. Jésus est entraîné hors de la salle ; dans la cour, Il voit Pierre qui L'a renié par trois fois, et d'un regard, Il lui pardonne. On Le traîne dans quelque salle basse et la canaille des valets va s'en donner à cœur joie contre ce faux prophète (dûment garrotté) qui, tout à l'heure encore, les a jetés à terre par on ne sait quelle sorcellerie. On L'accable de gifles et de coups de poing, on lui crache au visage, et, puisque aussi bien il n'y a pas moyen de dormir, on va s'amuser un peu. Un voile sur Sa tête, et chacun y va de son coup; les soufflets retentissent et ces brutes ont la main lourde ; « Prophétise; dis-nous, Christ, qui t'a frappé. » Son corps est déjà tout endolori, Sa tête sonne comme une cloche ; des vertiges Le prennent... et Il se tait. D'un mot, Il pourrait les anéantir « Et il n'a pas ouvert la bouche (Isaïe 53, 7). » Cette racaille finit par se lasser et Jésus attend.
Au petit jour, deuxième audience, défilé lamentable de faux témoins qui ne prouvent rien. Il faut qu'il se condamne Lui-même, en affirmant Sa filiation divine, et ce bas histrion de Caïphe proclame le blasphème en déchirant ses vêtements. Il n'y a plus qu'à obtenir de Rome la condamnation à mort qu'elle s'est réservée dans ce pays de protectorat.
2. La passion corporelle de Jésus, jusqu'à la Crucifixion, heure par heure
Le couronnement d'épines
Jésus devant Pilate (7 heures)
Jésus, déjà harassé de fatigue et tout moulu de coups, va être traîné à l'autre bout de Jérusalem, dans la ville haute, à la tour Antonia, sorte de citadelle, d'où la majesté romaine assure l'ordre dans la cité trop effervescente à son gré. La gloire de Rome est représentée par un malheureux fonctionnaire, petit Romain de la classe des chevaliers, parvenu trop heureux d'exercer ce commandement pourtant difficile sur un peuple fanatique, hostile, et hypocrite ; Pilate est très soucieux de garder sa place, mais il est coincé entre les ordres impératifs de la métropole et les menées sournoises de ces Juifs souvent très bien en cour auprès des Empereurs. En résumé, c'est un pauvre homme. Il n'a qu'une religion, s'il en a une, celle du ‘'Divus Cæsar'' (Le Divin Empereur). C'est le produit médiocre de la civilisation barbare, de la culture matérialiste. Mais comment trop lui en vouloir ? Il est ce qu'on l'a fait ; la vie d'un homme a pour lui peu de prix, surtout si ce n'est pas un citoyen romain. La pitié ne lui a pas été enseignée et il ne connaît qu'un devoir: maintenir l'ordre. (Ils se figurent à Rome que c'est commode !) Tous ces Juifs querelleurs, menteurs et superstitieux, avec tous leurs tabous et leur manie de se laver pour rien, leur servilité et leur insolence et ces lâches dénonciations au Ministère contre un Administrateur colonial qui agit de son mieux, tout cela le dégoûte. Il les méprise... et il les craint.
Jésus, tout au contraire (dans quel état pourtant paraît-il devant lui, couvert d'ecchymoses et de crachats). Jésus lui en impose et lui est sympathique. Il va faire tout ce qu'il peut pour Le tirer des griffes de ces énergumènes: « Pilate cherchait à le délivrer. » (Jean 19, 12) Jésus, se dit-il, est Galiléen ; passons-Le à cette vieille canaille d'Hérode, qui joue les roitelets nègres et se prend pour quelqu'un. » Mais Jésus méprise ce renard et ne lui répond mot. Le voici revenu, avec la foule qui hurle et ces insupportables pharisiens qui piaillent sur un ton suraigu en agitant leurs barbiches. « Odieux ces palabres ! Qu'ils restent dehors, puisqu'aussi bien ils se croiraient souillés, rien qu'à entrer dans un prétoire romain.
Pontius interroge ce pauvre homme, qui l'intéresse. Et Jésus ne le méprise pas. Il a pitié de son ignorance invincible ; Il lui répond avec douceur et tente même de l'instruire. « Ah, songe Pilate, s'il n'y avait que cette canaille qui hurle dehors, une bonne sortie de la cohorte ferait vite « cum gladio » (le glaive en main) taire les plus braillards et s'égailler les autres. Il n'y a pas si longtemps que j'ai fait massacrer dans le temple quelques Galiléens un peu trop excités. Oui, mais ces sanhédrites sournois commencent à insinuer que je ne suis pas l'ami de Cæsar et avec ça il n'y a pas à plaisanter ! Et puis, mehercle (par Hercule !) que signifient toutes ces histoires de Roi des Juifs, de Fils de Dieu et de Messie ? Cet homme est bien un Juste ; je le fais flageller (oh, logique romaine !), peut-être que ces brutes auront quelque pitié. » Lâcheté de Pilate…
« Alors Pilate fit saisir Jésus et le fit flageller. » (Jean 19, 1)
La Flagellation (9 heures)
Les soldats de garde emmènent Jésus dans l'atrium du prétoire et appellent à la rescousse toute la cohorte; les distractions sont rares dans ce pays d'occupation. Pourtant le Seigneur a souvent manifesté une spéciale sympathie pour les militaires. Comme il a admiré la confiance et l‘humilité de ce centurion et son affectueuse sollicitude pour son serviteur qu'Il a guéri ! Et tout à l'heure, ce sera le centurion de garde au Calvaire qui, le premier, proclamera Sa divinité. La cohorte semble prise d'un délire collectif, que Pilate n'a pas prévu. Satan est là, qui leur souffle la haine.
Mais il suffit. Plus de discours, rien que des coups ; et tâchons d'aller jusqu'au bout. Ils Le déshabillent et L'attachent tout nu à une colonne de l'atrium. Les bras sont tirés en l'air et les poignets liés en haut du fût.
La flagellation se fait avec des lanières multiples, sur lesquelles sont fixées, à quelque distance de l'extrémité libre, deux balles de plomb ou des osselets. (C'est du moins à ce genre de flagrum que répondent les stigmates du Saint-Linceul.) Le nombre de coups est fixé à 39 par la loi hébraïque. Mais les bourreaux sont des légionnaires déchaînés ; ils iront jusqu'aux limites de la syncope. En fait, les traces du Linceul sont innombrables et la plupart sur la face postérieure ; le devant du corps est contre la colonne. On les voit sur les épaules, sur le dos, sur les reins et aussi devant la poitrine. Les coups de fouet descendent sur les cuisses, sur les mollets ; et là, l'extrémité des lanières, au-delà des balles de plomb, encercle le membre et vient marquer son sillon jusque sur la face antérieure des jambes.
Les bourreaux sont deux, un de chaque côté, de taille inégale (tout ceci se déduit de l'orientation des traces du Linceul). Ils frappent à coups redoublés, avec un grand « ahan ». Aux premiers coups, les lanières laissent de longues traces livides, de longs bleus d'ecchymose sous-cutanée. Rappelez-vous que la peau a été déjà modifiée, endolorie par les millions de petites hémorragies intradermiques de la sueur de sang. Les balles de plomb marquent davantage. Puis, la peau, infiltrée de sang, attendrie, se fend sous de nouveaux coups. Le sang jaillit ; des lambeaux se détachent et pendent. Toute la face postérieure n'est plus qu'une surface rouge, sur laquelle se détachent de grands sillons marbrés; et, çà et là, partout, les plaies plus profondes dues aux balles de plomb. Ce sont ces plaies en forme d'haltère (les deux balles et la lanière entre les deux) qui s'imprimeront sur le Linceul.
À chaque coup, le corps tressaille d'un soubresaut douloureux. Mais Il n'a pas ouvert la bouche et ce mutisme redouble la rage satanique de Ses bourreaux. Ce n'est plus la froide exécution d'un ordre judiciaire ; c'est un déchaînement de démons. Le sang ruisselle des épaules jusqu'à terre (les larges dalles en sont couvertes) et s'éparpille en pluie, des fouets relevés, jusque sur les rouges chlamydes des spectateurs. Mais bientôt les forces du supplicié défaillent ; une sueur froide inonde Son front ; la tête Lui tourne d'un vertige nauséeux ; des frissons Lui courent le long de l'échine. Ses jambes se dérobent sous Lui et, s'Il n'était lié très haut par les poignets, Il s'écroulerait dans la mare de sang. « Son compte est bon, bien qu'on n'ait pas compté. Après tout, on n'a pas reçu l'ordre de le tuer sous le fouet. Laissons-le se remettre; on peut encore s'amuser. »
Le couronnement d'épines (10 heures)
« Ah ! Ce grand nigaud prétend qu'il est roi, comme s'il en était sous les aigles romaines, et roi des Juifs encore, comble de ridicule ! Il a des ennuis avec ses sujets ; qu'à cela ne tienne, nous serons ses fidèles. Vite un manteau, un sceptre » - On l'a assis sur une base de colonne (pas très solide la Majesté !). Une vieille chlamyde de légionnaire sur les épaules nues lui confère la pourpre royale; un gros roseau dans sa main droite et ce serait tout à fait ça, s'il n'y manquait une couronne ; quelque chose d'original ! (Dans dix-neuf siècles, elle Le fera reconnaître, cette couronne, qu'aucun crucifié n'a portée). Dans un coin, un fagot de bourrées, de ces arbrisseaux qui foisonnent dans les buissons de la banlieue. C'est souple et ça porte de longues épines, beaucoup plus longues, plus aiguës et plus dures que l'acacia. On en tresse avec précaution (aie, ça pique), une espèce de panier, qu'on Lui applique sur le crâne. On en rabat les bords et avec un bandeau de joncs tordus on enserre la tête entre la nuque et le front.
Les épines pénètrent dans le cuir chevelu et cela saigne. (Nous savons, nous chirurgiens, combien cela saigne, un cuir chevelu). Déjà le crâne est tout englué de caillots ; de longs ruisseaux de sang ont coulé sur le front, sous le bandeau de jonc, ont inondé les longs cheveux tout emmêlés et ont rempli la barbe.
La comédie d'adoration a commencé. Chacun à tour de rôle vient fléchir le genou devant Lui, avec une affreuse grimace, suivie d'un grand soufflet: « Salut, roi des Juifs ! » Mais Lui ne répond rien. Sa pauvre figure ravagée et pâlie n'a pas un mouvement. Ce n'est vraiment pas drôle ! Exaspérés, les fidèles sujets Lui crachent au visage. « Tu ne sais pas tenir ton sceptre, donne ». Et pan, un grand coup sur le chapeau d'épines, qui s'enfonce un peu plus ; et horions de pleuvoir. Je ne me rappelle plus ; serait-ce un de ces légionnaires, ou bien l'a-t-Il reçu des gens du sanhédrin ? Mais je vois à présent qu'un grand coup de bâton donné obliquement a laissé sur la joue droite une horrible plaie contuse, et que Son grand nez sémitique, si noble, est déformé par une fracture de l'arête cartilagineuse. Le sang coule de ses narines dans ses moustaches. Assez, mon Dieu !
Mais voici que revient Pilate, un peu inquiet du prisonnier ; « Qu'en auront fait ces brutes ? Aïe ! Ils L'ont bien arrangé. Si les Juifs ne sont pas contents ! » Il va Le leur montrer au balcon du prétoire, dans Sa tenue royale, tout étonné lui-même de ressentir quelque pitié pour cette loque humaine. Mais il a compté sans la haine ; «Enlevez-le, crucifiez ! » (Jean 19, 15). Ah, les démons ! Et l'argument terrible pour lui : « Il s'est fait roi ; si tu l'absous, tu n'es pas l'ami de Cæsar ». Alors, le lâche s'abandonne et se lave les mains. Mais, comme l'écrira saint Augustin, « ce n'est pas toi, Pilate, qui L'as tué, mais bien les Juifs, avec leurs langues acérées; et en comparaison d'eux, tu es toi-même beaucoup plus innocent »
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Le Portement de croix (11 heures)
On lui arrache la chlamyde, qui a déjà collé à toutes ses blessures. Le sang recoule; Il a un grand frisson. On lui remet Ses vêtements qui se teintent de rouge. La croix est prête, Lui-même charge le bois sur son épaule droite. Par quel miracle d'énergie peut-il rester debout sous ce fardeau ? Ce n'est, en réalité, pas toute la croix, mais seulement la grosse poutre horizontale, le patibulum, qu'Il doit porter jusqu'au Golgotha, mais cela pèse encore près de 50 kilos. Le pieu vertical, le stipes, est déjà planté au Calvaire.
Et la marche commence, pieds nus dans des rues au sol raboteux semé de cailloux. Les soldats tirent sur les cordes qui Le lient, soucieux de savoir s'Il ira jusqu'au bout. Deux larrons Le suivent en même équipage. La route heureusement n'est pas très longue, environ 600 mètres, et la colline du Calvaire est presque en dehors de la porte d'Ephraïm. Mais le trajet est très accidenté, même à l'intérieur des remparts. Jésus, péniblement, met un pied devant l'autre, et souvent Il s'effondre. Il tombe sur les genoux qui ne sont bientôt qu'une plaie. Les soldats d'escorte Le relèvent, sans trop Le brutaliser : ils sentent qu'Il pourrait très bien mourir en route.
Et toujours cette poutre, en équilibre sur l'épaule, qui la meurtrit de ses aspérités et qui semble vouloir y pénétrer de force. Je sais ce que c'est ; j'ai coltiné jadis, au 5e Génie, des traverses de chemin de fer, bien rabotées, et je connais cette sensation de pénétration dans une épaule ferme et saine. Mais Lui, Son épaule est couverte de plaies, qui se rouvrent et s'élargissent et se creusent à chaque pas. Il est épuisé. Sur Sa tunique sans couture, une tache énorme de sang va toujours en s'élargissant et s'étend jusque sur le dos. Il tombe encore et cette fois de tout son long; la poutre Lui échappe et Lui écorche le dos. Va-t-Il pouvoir Se relever ? Heureusement vient à passer un homme, retour des champs, ce Simon de Cyrène, qui, tout comme ses fils Alexandre et Rufus, sera bientôt un bon chrétien. Les soldats le réquisitionnent pour porter cette poutre ; il ne demande pas mieux, le brave homme; oh, comme je le ferais bien ! Il n'y a plus finalement que la pente du Golgotha à gravir et, péniblement, on arrive au sommet. Jésus s'affaisse sur le sol et la crucifixion commence.
La Crucifixion (12 heures)
Oh ! Ce n'est pas très compliqué; les bourreaux savent leur métier. Il faut d'abord Le mettre à nu. Les vêtements de dessus, c'est encore facile. Mais la tunique, intimement, est collée à Ses plaies, pour ainsi dire à tout son corps et ce dépouillement est simplement atroce. Avez-vous jamais enlevé un premier pansement mis sur une large plaie contuse et desséché sur elle ? Ou avez-vous subi vous-même cette épreuve qui nécessite parfois l'anesthésie générale ? Si oui, vous pouvez savoir un peu de quoi il s'agit. Chaque fil de laine est collé à la surface dénudée, et, quand on le soulève, il arrache une des innombrables terminaisons nerveuses mises à nu dans la plaie. Ces milliers de chocs douloureux s'additionnent et se multiplient, chacun augmentant pour la suite la sensibilité du système nerveux. Or, il ne s'agit pas ici d'une lésion locale, mais de presque toute la surface du corps, et surtout de ce dos lamentable. Les bourreaux pressés y vont rudement. Peut-être cela vaut-il mieux, mais comment cette douleur aiguë, atroce, n'entraîne-t-elle pas la syncope ? Comme il est évident que, d'un bout à l'autre, Il domine, Il dirige Sa Passion.
Le sang ruisselle à nouveau. On L'étend sur le dos. Lui a-t-on laissé l'étroite ceinture que la pudeur des Juifs conserve aux suppliciés ? J'avoue que je ne sais plus ; cela a si peu d'importance ; dans tous les cas, en Son Linceul, Il sera nu. Les plaies de son dos, des cuisses et des mollets s'incrustent de poussière et de menus graviers. On L'a mis au pied du stipes, les épaules couchées sur le patibulum. Les bourreaux prennent les mesures. Un coup de tarière, pour amorcer les trous des clous, et l'horrible chose commence.
Un aide allonge l'un des bras, la paume en haut. Le bourreau prend son clou (un long clou pointu et carré, qui, près de sa grosse tête est large de huit millimètres), il le pique sur le poignet, dans ce pli antérieur, qu'il connaît d'expérience. Un seul coup de son gros marteau : le clou est déjà fiché dans le bois, où quelques panpans énergiques le fixent solidement.
Jésus n'a pas crié, mais Son visage horriblement s'est contracté. Mais surtout, j'ai vu au même instant Son pouce, d'un mouvement violent, impérieux, se mettre en opposition dans la paume ; son nerf médian a été touché. Mais, alors, je ressens ce qu'Il a éprouvé : une douleur indicible, fulgurante, qui s'est éparpillée dans Ses doigts, a jailli, comme un trait de feu, jusqu'à Son épaule et éclaté dans Son cerveau. C'est la douleur la plus insupportable qu'un homme puisse éprouver, celle que donne la blessure des gros troncs nerveux. Presque toujours, elle entraîne la syncope et c'est heureux. Jésus n'a pas voulu perdre connaissance. Encore, si le nerf était entièrement coupé. Mais non, j'en ai l'expérience il n'est que partiellement détruit ; la plaie du tronc nerveux reste en contact avec ce clou ; et sur lui, tout à l'heure quand le corps sera suspendu, il sera fortement tendu comme une corde à violon sur son chevalet. Et il vibrera à chaque secousse, à chaque mouvement, réveillant la douleur horrible. Il en a pour trois heures.
L'autre bras est tiré par l'aide ; les mêmes gestes se répètent, et les mêmes douleurs. Mais cette fois, songez-y bien, Il sait ce qui L'attend. Il est maintenant fixé sur le patibulum, qu'il suit étroitement des deux épaules et des deux bras. Il a déjà forme de croix: comme Il est grand !
« Allons, debout ! », Le bourreau et son aide empoignent les bouts de la poutre et puis, Le reculant, L'adossent au poteau. Mais c'est, hélas, en tiraillant sur Ses deux mains clouées (Oh, Ses médians !). D'un grand effort, à bout de bras, mais le stipes n'est pas très haut, rapidement, car c'est bien lourd, ils accrochent d'un geste adroit le patibulum en haut du stipes. À son sommet, quelques clous fixent le panneau « Roi des juifs » écrit en trois langues.
Le corps tirant sur les-bras, qui s'allongent obliques, s'est un peu affaissé. Les épaules blessées par les fouets et le portement de croix ont raclé douloureusement le rude bois. La nuque, qui dominait le patibulum, l'a heurté en passant pour s'arrêter en haut du pieu. Les pointes acérées du chapeau d'épines ont déchiré le crâne encore plus profond. Sa pauvre tête penche en avant, car l'épaisseur de sa couronne l'empêche de reposer sur le bois ; et chaque fois qu'Il la redresse, Il en réveille les piqûres.
Le corps, pendant, n'est-soutenu que par les clous plantés dans les deux carpes (oh, les médians !). Il pourrait tenir sans rien d'autre. Le corps ne se déplace pas en avant. Mais la règle est de fixer les pieds. Pour ce, pas besoin de console. On fléchit les genoux et l'on étend les pieds à plat sur le bois du stipes. Pourquoi, puisque c'est inutile, donner à faire au charpentier ? Ce n'est certes pas pour soulager la peine du crucifié. Le pied gauche à plat sur la croix. D'un seul coup de marteau, le clou s'enfonce en son milieu (entre les deuxième et troisième métatarsiens). L'aide fléchit aussi l'autre genou et le bourreau, ramenant le pied gauche devant le droit que l'aide tient à plat, d'un second coup au, même endroit, il perfore ce pied. Tout cela est facile, et puis à grands coups le clou est poussé dans le bois. Ici, merci mon Dieu, rien qu'une douleur bien banale, mais le supplice à peine a commencé. A deux hommes, tout le travail n'a guère duré plus de deux minutes et les plaies ont fort peu saigné. On s'affaire alors auprès des deux larrons ; et les trois gibets sont garnis face à la ville déicide.
Les souffrances de Jésus en croix
N'écoutons pas tous ces Juifs triomphants, qui insultent à Sa douleur. Il leur a déjà pardonné, car « ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23, 34a). Jésus, d'abord, s'est affaissé. Après tant de tortures, pour un corps épuisé cette immobilité semble presque un repos, coïncidant avec une baisse de Sa résistance vitale. Mais Il a soif. Oh ! Il ne l'a pas encore dit ; avant de se coucher sur la poutre, Il a refusé la potion analgésique vin mêlé de myrrhe et de fiel, que préparent les charitables femmes de Jérusalem. Sa souffrance, Il la veut entière; Il sait qu'Il la dominera, Il a soif. Oui, « Adhœsit lingua mea……. » « Ma langue a adhéré à mon palais. » (Psaume 21, 6). Il n'a rien bu ni rien mangé depuis hier au soir. Il est midi. Sa sueur de Gethsémani, toutes Ses fatigues, la grosse hémorragie du prétoire et les autres et même ce peu qui coule de ses plaies, tout cela Lui a soustrait une bonne partie de Sa masse sanguine. Il a soif. Ses traits sont tirés, Sa figure hâve est sillonnée de sang qui se coagule partout. Sa bouche est entr'ouverte et Sa lèvre inférieure déjà commence à pendre ! Un peu de salive coule dans Sa barbe, mêlée au sang issu de Son nez écrasé. Sa gorge est sèche et embrasée, mais Il ne peut plus déglutir. Il a soif. Dans cette face tuméfiée, toute sanglante et déformée, comment pourrait-on reconnaître le plus beau des enfants des hommes ? « Je suis un ver de terre et non un homme. » (Psaume 21, 6) Elle serait affreuse, si l'on n'y voyait pas malgré tout resplendir la majesté sereine du Dieu qui veut sauver Ses frères. Il a soif. Et tout à l'heure Il le dira, pour accomplir les Ecritures. Et un grand benêt de soldat, voilant sa compassion sous une raillerie, imbibant une éponge de sa posca acidulée, acetum disent les Evangiles, la Lui tendra au bout d'un roseau, En boira-t-il seulement une goutte ? On a dit que le fait de boire détermine chez ces pauvres suppliciés une syncope mortelle. Comment après avoir reçu l'éponge, pourra-t-il donc parler encore deux ou trois fois ? Non, non, II mourra à Son heure. Il a soif.
Et cela vient de commencer. Mais, au bout d'un moment, un phénomène étrange se produit. Les muscles de Ses bras se raidissent d'eux-mêmes, en une contracture qui ira s'accentuant ; Ses deltoïdes, Ses biceps sont tendus et saillants, Ses doigts s'incurvent en crochets. Des crampes ! Vous avez tous, peu ou prou, senti cette douleur progressive et aiguë, dans un mollet, entre deux côtes, un peu partout Il faut, toute affaire cessante, détendre en l'allongeant ce muscle contracté. Mais regardons ! Voici maintenant aux cuisses et aux jambes les mêmes saillies monstrueuses, rigides, et les orteils qui se recourbent. On dirait un blessé atteint de tétanos, en proie à ces horribles crises, que l'on ne peut pas oublier. C'est ce que nous appelons la tétanie, quand les crampes se généralisent ; et voici que c'est fait. Les muscles du ventre se raidissent en vagues figées ; puis les muscles du cou et les muscles respiratoires. Son souffle peu à peu est devenu plus court, superficiel. Ses côtes, déjà soulevées par la traction des bras, se sont encore surélevées ; l'épigastre se creuse et aussi les salières au-dessus des clavicules. L'air entre en sifflant mais ne sort presque plus. Il respire tout en haut, inspire un peu ne peut plus expirer. Il a soif d'air. (C'est comme un emphysémateux en pleine crise d'asthme). Sa figure pâle a peu à peu rougi ; elle a passé au violet pourpre et puis au bleu, Il s'asphyxie. Ses poumons gorgés d'air ne peuvent plus se vider. Son front est couvert de sueur, Ses yeux exorbités chavirent. Quelle atroce douleur doit marteler son crâne ! Il va mourir Eh bien, tant mieux ! N'a-t-Il donc pas assez souffert ?
Mais non, son heure n'est pas venue. Ni la soif, ni l'hémorragie, ni l'asphyxie, ni la douleur n'auront raison du Dieu Sauveur et s'il meurt avec ces symptômes, Il ne mourra vraiment que parce qu'Il le veut bien. « Ayant le pouvoir de déposer sa vie et de la reprendre. » (St Augustin, Traité sur les psaumes, Psaume 63, ad vers. 3). Et c'est ainsi qu'Il ressuscitera Alleluja !
Que se passe-t-il donc ? Lentement, d'un effort surhumain, Il a pris un point d'appui sur le clou de Ses pieds, oui sur Ses plaies. Les coups de pied et les genoux s'étendent peu à peu et le corps, par à-coups, remonte, soulageant la traction des bras (cette traction qui était de plus de 90 kilos sur chaque main). Alors, voici que de lui-même, le phénomène diminue, la tétanie régresse, les muscles se détendent, tout au moins ceux de la poitrine. La respiration devient plus ample et redescend, les poumons se dégorgent et bientôt la figure a repris sa pâleur d'avant.
Les paroles du Christ en Croix
Pourquoi tout cet effort ? C'est qu'Il veut nous parler ; « Mon père, pardonnez-leur » (Luc 23, 34). Oh oui, qu'Il nous pardonne, à nous qui sommes ses bourreaux. Mais au bout d'un instant, Son corps commence à redescendre... et la tétanie va reprendre. Et chaque fois qu'Il parlera (nous avons retenu au moins sept de ses phrases) et chaque fois qu'Il voudra respirer. Il lui faudra se redresser, pour retrouver son souffle, en se tenant debout sur le clou de Ses pieds. Et chaque mouvement retentit dans Ses mains, en douleurs indicibles (oh, Ses médians !). C'est l'asphyxie périodique du malheureux qu'on étrangle et qu'on laisse reprendre vie, pour l'étouffer plusieurs fois. À cette asphyxie Il ne peut échapper, pour un moment, qu'au prix de souffrances atroces et par un acte volontaire. Et cela va durer trois heures. Mais mourez donc, mon Dieu !
Je suis là au pied de la croix, avec Sa Mère et Jean et les femmes qui Le servaient. Le centurion, un peu à part, observe avec une attention déjà respectueuse. Entre deux asphyxies, Il se dresse et Il parle ; « Fils, voici votre Mère » Oh oui, chère Maman, qui depuis ce jour-là nous avez adoptés ! Un peu plus tard, ce pauvre bougre de larron s'est fait ouvrir le paradis. Mais, quand donc mourrez-vous, Seigneur !
Je sais bien, Pâques vous attend et votre corps ne pourrira pas comme les nôtres. Il est écrit : « Tu ne laisseras pas ton Saint connaître la corruption. » (Psaume 15, 10) Mais, mon pauvre Jésus (excusez le chirurgien), toutes vos plaies sont infectées ; elles le seraient d'ailleurs à moins ; Je vois distinctement sur elles suinter une lymphe blonde, et transparente, qui se collecte au point déclive en une croûtelle cireuse. Sur les plus anciennes déjà, des fausses membranes se forment, qui sécrètent un seropus. Il est écrit aussi : « Mes plaies se sont infectées et ont suppuré. » (Psaume 37, 5).
Un essaim de mouches affreuses, de grosses mouches vert et bleu, comme on en voit aux abattoirs et aux charniers, tourbillonne autour de Son corps ; et, brusquement elles s'abattent sur l'une ou l'autre plaie, pour en pomper le suc et y pondre leurs œufs. Elles s'acharnent au visage ; impossible de les chasser. Par bonheur, depuis un moment, le ciel s'est obscurci, le soleil s'est caché ; il fait soudain très froid. Et ces filles de Béelzéboub ont peu à peu quitté la place.
La mort sur la Croix (15 heures)
Bientôt trois heures. Enfin ! Jésus lutte toujours. De temps en temps, Il se redresse. Toutes Ses douleurs, Sa soif, Ses crampes, l'asphyxie et les vibrations de Ses deux nerfs médians ne Lui ont pas arraché une plainte. Mais, si Ses amis sont bien là, Son Père, et c'est l'ultime épreuve, Son Père semble l'avoir abandonné. « Mon Père, mon Père, pourquoi m'avez-vous abandonné ? " (Matthieu 27, 46 ; Marc 16, 34 Psaume 21, 1).
Il sait maintenant qu'Il s'en va. Il crie « Tout est accompli » (Jean 19, 30). La coupe est vide, la tâche est faite. Puis, de nouveau se redressant et comme pour nous faire entendre qu'il meurt de par Sa volonté : « Poussant de nouveau un grand cri » (Matthieu 27, 50) : « Mon Père, dit-Il, je remets mon âme entre Vos mains. » (Luc 23, 46) Il est mort quand Il l'a voulu. Et qu'on ne me parle plus de théories physiologiques !
« Laudato si Missignore per sora noltra morte corporole ! " - " Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle ! » (Cantique des créatures, St François d'Assise). Oh oui, Seigneur, soyez loué, pour avoir bien voulu mourir. Car nous n'en pouvions plus. Maintenant tout est bien. Dans un dernier soupir, Votre Tête vers moi, lentement, s'est penchée, droit devant Vous, Votre menton sur le sternum. Je vois à présent bien en face Votre visage détendu, rasséréné, que malgré tant d'affreux stigmates illumine la majesté très douce de Dieu qui est toujours là. Je me suis affalé à genoux devant Vous, baisant Vos pieds troués, ou le sang coule encore, en se coagulant vers les pointes. La rigidité cadavérique Vous a saisi brutalement, comme le cerf forcé à la course. Vos jambes sont dures comme l'acier... et brûlantes. Quelle température inouïe Vous a donné cette tétanie ?
La terre a tremblé ; que m'importe ? Et le soleil s'est éclipsé. Joseph est allé réclamer Votre corps à Pilate, qui ne le refusera pas. Il hait ces Juifs, qui l'ont forcé à Vous tuer; cet écriteau sur Votre Tête proclame bien haut sa rancune ; « Jésus, roi des Juifs », et crucifié comme un esclave ! Le centurion est allé faire son rapport, après Vous avoir, le brave homme, proclamé vrai Fils de Dieu. Nous allons Vous descendre et ce sera facile, une fois les pieds décloués. Joseph et Nicodème décrocheront la poutre du stipes. Jean, Votre disciple bien-aimé Vous portera les pieds ; à deux autres, avec un drap tordu en corde, nous soutiendrons vos reins. Le linceul est prêt, sur la pierre ici tout près, face au sépulcre ; et là, tout à loisir, on déclouera Vos mains. Mais qui vient là ?
Très impressionné par l'attitude de Jésus sur la croix, ses paroles, qui tranchent avec tout ce à quoi il a pu assister lors de précédentes crucifixions, le centurion romain chargé de veiller sur le déroulement de la crucifixion de Jésus dira, juste après la mort de Jésus :
« Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. »
Le coup de lance (16 heures)
Ah oui, les Juifs ont dû demander à Pilate qu'on débarrasse la colline de ces gibets qui offensent Ia vue et souilleraient la fête de demain. Des soldats brisent à grands coups de barre de fer les cuisses des larrons. Ils pendent maintenant lamentablement et, comme ils ne peuvent plus se soulever sur les jambes, la tétanie et l'asphyxie les auront bientôt achevés.
Mais rien à faire ici pour vous ! «Vous ne romprez aucun de ses os. » (Jean 19, 36 ; Exode XII, 46 ; Nombres 9, 12). Laissez-nous donc en paix : ne voyez-vous pas qu'Il est mort ? Sans doute, disent-ils. Mais quelle idée a pris l'un d'eux ?
D'un geste tragique et précis, il a levé la hampe de la lance et d'un seul coup oblique au côté droit, il l'enfonce profondément. Oh ! Pourquoi ? « Et aussitôt, de la plaie est sorti du sang et de l'eau. » (Jean 20, 34) Jean l'a bien vu et moi aussi, et nous ne saurions mentir ; un large flot de sang liquide et noir, qui a jailli sur le soldat et peu à peu coule en bavant sur la poitrine, en se coagulant par couches successives. Mais, en même temps, surtout visible sur les bords, a coulé un liquide clair et limpide comme de l'eau. Voyons, la plaie est au-dessous et en dehors du mamelon (5e espace), le coup oblique. C'est donc le sang de l'oreillette droite et l'eau sort de Son péricarde. Mais alors, mon pauvre Jésus, Votre cœur était comprimé par ce liquide et Vous aviez, en plus de tout, cette douleur angoissante et cruelle du cœur serré dans un étau.
N'était-ce pas assez de ce que nous voyions ? Est-ce pour que nous le sachions que cet homme a commis son agression bizarre ? Peut-être aussi les Juifs auraient-ils prétendu que Vous n'étiez pas mort mais évanoui ; Votre résurrection demandait donc ce témoignage.
Et maintenant, lecteur, remercions Dieu, qui m'a donné la force d'écrire cela jusqu'au bout ; non pas sans larmes ! Toutes ces douleurs effroyables, que nous avons vécues en Lui, Il les a toute sa vie prévues, préméditées, voulues, dans Son Amour, pour racheter toutes nos fautes. « Il a été livré parce qu'Il l'a voulu Lui-même. » (Isaïe 53, 7). Il a dirigé toute Sa Passion, sans éviter une torture ; en acceptant ses conséquences physiologiques, mais sans être dominé par elles, Il est mort quand, et comme et parce qu'Il l'a voulu. »
Jésus est mort...
Un morceau de musique épique faisant ressentir toute la tristesse de la mort de Jésus, mais le Fils de Dieu, en mourant à la croix par amour pour les hommes, a vaincu Satan, la mort...
... et trois jours plus tard, de toute sa Puissance et il est RESSUSCITÉ !
Rapport médical (1986) sur la Passion de Jésus :
Étude scientifique médicale
de la Passion de Jésus
par William D. Edwards, M.D., Wesley J. Gabel, M.Div. , Floyd E. Hosmer, M.S., A.M.I.
Publié dans The Journal of the American Medical Association (21 mars 1986)
Traduit de l’Anglais par Rév. Sœur Irène Plaisance, S.P.
« Cette étude à la lumière des découvertes de la médecine moderne, des aspects de la Passion et de la Mort de Jésus, est parue pour la première fois, dans le numéro du mois de Mars 1986 d’une des plus importantes revues médicales du monde, The Journal of the American Medical Association. (…) Nous en publions des extraits (…). »
« L'importance de Jésus en tant que personnage historique et l'ensemble de ses souffrances et des controverses associées à sa mort, nous ont stimulés à examiner d'une façon interdisciplinaire tout ce qui entoure la crucifixion de Jésus de Nazareth. En conséquence, notre intention n'est pas de présenter un traité de psychologie, mais un exposé exact, médical, scientifique et historique de la mort physique de Jésus Christ.
Pour cette étude, la matière de base est tirée d'écrits historiques, soit d'auteurs chrétiens anciens, d'écrits d'historiens modernes et de recherches scientifiques du Suaire de Turin.
Employant la méthode historique légale d'une enquête scientifique, les chercheurs ont établi avec rigueur la fiabilité et la justesse des anciens manuscrits. Les descriptions les plus élaborées et détaillées de la vie et de la mort de Jésus se trouvent dans les évangiles de Mathieu, Marc et Jean, tirées du Nouveau Testament. Les 23 autres Livres du Nouveau Testament supportent, mais ne développent pas les détails déjà notés dans les Évangiles.
Des auteurs contemporains chrétiens, juifs et romains fournissent un aperçu supplémentaire au sujet des systèmes légaux tant des Juifs que des Romains de l'époque et des détails sur la flagellation et sur la crucifixion. Sénèque, Plutarque, Tite-Live et autres auteurs ont tous décrit les pratiques de la crucifixion dans leurs écrits. La crucifixion de Jésus est mentionnée et décrite bien spécifiquement par les historiens Romains : Corneille, Tacite, Pline le Jeune et Suétone, et par des historiens non romains comme Tallus et Phlégon, par le satiriste Lucien de Somosata, par le talmud Juif, par l'historien juif Flavius Joseph, quoique l'authenticité de quelques portions des écrits de celui-ci soient un peu problématiques.
En dépit des récentes controverses, le Suaire de Turin est considéré par beaucoup comme étant le vrai tissu ayant servi à l'ensevelissement de Jésus et des études scientifiques tirées de ce tissu furent publiées concernant les aspects médicaux de Sa Mort, et apportent certaines conclusions de cette présomption. Ce Suaire de Turin confirme d'ailleurs les récentes découvertes archéologiques qui fournissent de l'information valable concernant la façon romaine de faire mourir les condamnés par la crucifixion. Les interprétations des écrivains modernes, basées sur une connaissance de la science et de la médecine qui n'étaient pas disponibles dans les premiers siècles, nous offrent aujourd'hui une vision plus complémentaire sur les mécanismes possibles de la mort de Jésus.
Lorsque l'on fait l'analyse de l'ensemble de certains faits, le témoignage détaillé et étendu des contemporains chrétiens et opposants et leur acceptation universelle de Jésus en tant que vrai personnage historique, l'éthique des évangélistes et le peu de temps qui s'est écoulé entre les éléments et ce que l'on peut lire dans les manuscrits encore existants, et la confirmation des récits des évangiles par les découvertes archéologiques garantissent que les témoignages desquels une interprétation médicale peut être tirée sont fiables.
Gethsemani
Lorsque Jésus et ses disciples eurent observé les rites du repas de la Pâque dans une salle haute d'une demeure sise au sud-ouest de Jérusalem, ils se rendirent au Mont des Oliviers situé au nord-est de cette même ville. Aux environs de Gethsémani, dans un jardin, Jésus sachant apparemment que le moment de sa mort approchait, a souffert une profonde angoisse mentale, et comme le décrit Luc qui est médecin, « Et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » Quoique ceci soit un très rare phénomène, cette transpiration sanglante (hématidrose ou hémahidrose) peut être observée dans des états hautement émotionnels ou chez des personnes avec des troubles de saignement. Lorsqu'il y a hémorragie au niveau des glandes sudoripares, la peau devient excessivement fragile et délicate. La description donnée par Luc supporte le diagnostic d'hématidrose plutôt que de transpiration brune ou verte-jaune (eccrine chromidrose) ou de suintements de sang venant des paumes des mains ou d'ailleurs (stigmatisation).
Bien que certains auteurs croient que la sueur de sang produit un volume minime de perte de sang (hypovolemia), nous croyons aussi que la perte réelle de sang chez Jésus fut peu élevée. Toutefois dans l'air froid du soir, à cette période de l'année, ça peut avoir produit un refroidissement sérieux à l'organisme.
Les procès juifs
Peu après minuit, Jésus fut arrêté à Gethsémani par les Chefs de garde du Temple et les grands prêtres. Ils le lièrent et l'emmenèrent d'abord chez Anne qui après l'avoir interrogé, l'envoya lorsqu'il fit jour chez son gendre Caïphe alors chef du Sanhédrin. Durant cette nuit, Luc et les autres évangélistes rapportent alors la trahison de Pierre qui était allé se chauffer près du feu en raison du froid. Il est rapporté aussi que les gardes de Jésus le bafouaient et le maltraitaient.
Après Lui avoir bandé les yeux, Lui crachèrent dessus et Le frappèrent au visage avec leurs poings. Peu après le lever du jour, supposément au Temple, Jésus fut jugé par le Sanhédrin religieux comprenant les Pharisiens et les Sadducéens, et fut de nouveau trouvé coupable de blasphème, un crime punissable de mort.
Les procès romains
Puisque la permission d'exécuter une personne devait venir des Romains qui gouvernaient le pays à ce moment-là, Jésus fut emmené très tôt le matin par les gardes du Temple vers le Prétoire de la Forteresse Antonia, la résidence et le siège du gouvernement de Ponce Pilate, procurateur de la Judée. Toutefois, Jésus fut présenté à Pilate non pas en tant que "blasphémateur", mais plutôt en tant que roi, nommé par lui-même qui serait capable de miner l'autorité Romaine. Pilate ne retint pas l'accusation contre Jésus et l'envoya à Hérode Antipas, le Tétrarque de Judée. De la même façon, Hérode ne retint aucune accusation officielle et retourna Jésus à Pilate.
De nouveau, Pilate ne peut trouver aucun fondement légal pouvant incriminer Jésus, mais la populace excitée par les chefs des Prêtres, exigeait la crucifixion de Jésus avec persistance. Finalement, Pilate après avoir fait flagellé Jésus, accéda à leur demande et Le leur livra pour qu'ils Le crucifient.
La croix et l'écriteau
À gauche : la victime transportant le montant horizontal (patibulum) jusqu'au site du support vertical (stipes). Au centre: la croix basse de Tau, celle dont les Romains se servaient au temps du Christ. En haut, à droite: l'écriteau de l'acte de condamnation de Jésus portant son nom écrit en Hébreu, en Latin et en Grec: "Jésus le Nazaréen, roi des Juifs." Au bas, à droite: les méthodes possibles d'attacher l'écriteau à la croix romaine (gauche) et à la croix latine (droite).
(…)
Les pratiques de la crucifixion
La pratique de la crucifixion a tout probablement commencé parmi les Perses. Alexandre le Grand a fait entrer cette pratique en Égypte et à Carthage, et les Romains semblent l'avoir apprise des Carthaginois.
Même si les Romains n'ont pas inventé la crucifixion, ils l'ont perfectionnée pour qu'elle devienne une forme de torture et de peine capitale qui était destinée à produire une mort lente, avec un maximum de douleur et de souffrance. C'était une des méthodes les plus honteuses et cruelles qui était habituellement réservée aux esclaves, aux étrangers, aux révolutionnaires et aux plus infâmes criminels. La loi romaine protégeait les citoyens romains de la crucifixion, sauf peut-être, dans le cas des soldats déserteurs.
La croix romaine était caractérisée par un pieu vertical (stipe) et par une traverse horizontale (patibulum). Il y en avait plusieurs variétés. Même si de solides preuves historiques et archéologiques indiquent que la croix basse du Tau était préférée par les Romains vivant en Palestine au temps du Christ, les pratiques de crucifixion variaient souvent selon l'imagination des bourreaux. La croix latine ainsi que d'autres formes peuvent avoir été utilisées.
Il était habituel pour le condamné à mort de porter sa propre croix, du pilier de la flagellation jusqu'à l'emplacement de la crucifixion en dehors des murs de la ville. Puisque le poids de la croix complète était tout probablement bien au-dessus de 300 livres, seulement la traverse était portée par les suppliciés. Cette traverse horizontale (patibulum) pesant entre 75 et 125 livres était placée en travers au niveau de la nuque du cou de la victime et balancée le long de ses deux épaules. Les bras étendus étaient habituellement attachés à la barre transversale. La procession allant vers l'emplacement de la crucifixion était menée par une escorte militaire complète de l'armée romaine, ayant à sa tête un centurion. Dans le cas de perte d'équilibre ou de chute, la victime ne pouvait se protéger la figure, au contraire, tout le poids de la poutre la lui écrasait au sol car ses bras et mains étaient ficelés au patibulum derrière son cou. Un des soldats transportait une enseigne (titulus) sur laquelle étaient inscrits le nom du condamné et son délit. Plus tard, cet écriteau serait attaché en haut de la croix. Les gardes romains ne quitteraient pas la victime jusqu'à ce qu'ils soient certains de sa mort.
Hors des murs de la ville, les lourds poteaux verticaux, faits de bois étaient gardés en permanence. C'est sur eux que les enseignes étaient fixées. Pour prolonger le supplice de la crucifixion, un bloc de bois ou une planche horizontale servant de siège grossier était souvent attaché à mi-chemin le long du poteau vertical. Très rarement, et probablement plus tard qu'au temps du Christ, un autre bloc était utilisé pour supporter les pieds.
Les aspects médicaux de la crucifixion
Avec nos connaissances d'anatomie et des pratiques anciennes de la crucifixion, on peut reconstituer les aspects médicaux de cette forme lente d'exécution. Chaque blessure était destinée à produire une agonie excessivement douloureuse et les causes contribuant au décès étaient diverses et nombreuses.
La flagellation, qui était préalable à la crucifixion, affaiblissait le condamné, et si la perte de sang avait été considérable, cela produisait une pression sanguine très basse et inadéquate (hypotension orthostatique) et due à la disposition du corps sur la croix ; cela avait plusieurs conséquences et provoquait même un grave traumatisme attribué à la diminution du volume du sang (choc hypovolémique). Lorsque la victime a été projetée dos au sol, pour lui transpercer les mains, les blessures de la flagellation se seraient probablement rouvertes en se contaminant par la saleté et la boue. De plus, à chaque respiration, les douloureuses blessures de la flagellation frotteraient sur le bois raboteux de la partie verticale de la croix. Le résultat serait probablement une perte de sang continuelle pendant tout le temps que dura l'épreuve de la crucifixion.
L'enclouage des poignets
À gauche: dimension des clous d'acier. Au centre: la position du clou dans le poignet, dans l'articulation entre les os carpiens et l'os radius du bras. A droite: coupe transversale du poignet indiquant la trajectoire du clou, avec probablement pénétration dans le nerf médian et le muscle du pouce, sans toutefois transpercer le tronc artériel majeur et sans briser les os.
L'enclouage des pieds
À gauche: position des pieds l'un sur l'autre et à la croix. En haut, À droite: trajet du clou, entre le deuxième et le troisième métatarsien. En bas, à droite: coupe du pied localisant l'enclouage.
Les poignets cloués
Avec les bras étendus mais non crispés, lorsqu'un poignet était cloué, on devait tirer sur l'autre bras au maximum avant de clouer l'autre poignet, car on calculait l'affaissement que le poids du corps atteindrait. Il a été démontré que les ligaments et les os du poignet peuvent supporter le poids du corps qui leur est suspendu, tandis que les paumes elles, ne le peuvent pas. En conséquence, les pointes de fer qui servaient de clous étaient enfoncées entre l'extrémité de l'os du bras (radius) et les os du poignet, soit en dessous ou au travers du gros tendon principal en forme de ruban (flexor retinaculum) et les divers ligaments du poignet intercarpaux.
Même si un clou en un endroit ou l'autre pouvait passer entre les éléments osseux, et de cette manière ne produire aucune fracture, il n'en reste pas moins que la douloureuse blessure causée à la membrane qui enveloppe les os (périoste) du poignet, semblait très grande. De plus, quand on le faisait pénétrer, le clou écrasait ou séparait le nerf moteur sensoriel médian. Le nerf ainsi stimulé produisait des élancements affreux de douleur brûlante dans les deux bras. Même si le nerf médian avait été séparé et avait entraîné une paralysie partielle de la main, des contractions causées par un manque de flux sanguin et la meurtrissure de divers ligaments par les clous de fer aurait pu produire un genre d'étreinte ou d'effet de pince ou de serres.
L'enclouage des poignets
La plupart du temps, les pieds étaient fixés à la partie frontale de la croix au moyen d'une pointe de fer qui était enfoncée entre les deuxièmes et troisièmes métatarses au niveau du centre du pied. Il est très probable que les nerfs principaux des pieds aient été blessés par les clous. Même si la flagellation résultait en une considérable perte de sang, la crucifixion en elle-même était un procédé relativement sans grande effusion, puisqu'aucun vaisseau sanguin majeur autre que l'artère profonde de l'intérieur du pied, ne passe en travers des places habituelles préférées dans le cas de la crucifixion.
Les clous dans les poignets
À l'endroit de la crucifixion et selon la loi, on donnait un breuvage amer de vin et de myrrhe (fiel) agissant comme léger analgésique. Ensuite on jetait le criminel au sol sur le dos et on étendait ses bras le long de la barre horizontale. Les mains pouvaient être clouées ou attachées à la barre de traverse, mais les Romains semblaient préférer que les mains soient clouées. Les vestiges archéologiques d'un corps crucifié qui a été trouvé dans un ossuaire près de Jérusalem et datant du temps du Christ, montrent que les clous étaient des pointes de fer effilées d'environ cinq à sept pouces de long avec une tige carrée de trois huitième de pouce en travers.
Fort de ces trouvailles et de l'étude du Saint Suaire de Turin, il serait logique de penser que les clous que l'on utilisait, étaient fixés au travers des poignets plutôt qu'au creux des paumes des mains. Dès que les deux bras étaient fixés sur la barre transverse, on élevait celle-ci en même temps que la victime qui y était suspendue jusque sur la tige verticale. Sur une croix basse, quatre soldats pouvaient accomplir ce travail assez facilement. Toutefois, pour une croix plus haute, les soldats employaient soit des fourches en bois et des échelles. Ensuite les pieds étaient fixés sur la croix, soit avec des clous ou des cordages.
Les trouvailles faites dans les ossuaires ou sur le Saint Suaire, tendent à démontrer que les Romains préféraient clouer leurs condamnés. Quoiqu'il fut possible de fixer les pieds sur les côtés de la tige de la croix ou sur un bloc (supedaneum) servant d'appui-pieds, ils étaient habituellement cloués directement sur le devant de cette pôle verticale. Pour y arriver, on devait amener les genoux en position de flexion extrême et tout en courbant les jambes au maximum, en les amenant en torsion latérale.
Quand la crucifixion était complète, l'enseigne était attachée à la croix au moyen de clous ou de cordes, juste au-dessus de la tête de la victime. Les soldats et la foule du peuple accablaient le condamné de sarcasmes et se moquaient de lui, pendant que les soldats se divisaient ses vêtements entre eux. La durée de survie s'échelonnait de trois ou quatre heures, jusqu'à trois ou quatre jours et paraît avoir été en relation directe avec la sévérité de la flagellation. Cependant, même si la flagellation avait été un peu plus légère, la mort pouvait être devancée en cassant les jambes des condamnés, juste sous les genoux.
Une proie pour les insectes
C'était tout à fait normal de voir toutes sortes d'insectes atterrir ou creuser dans les plaies ouvertes ou dans les yeux, les oreilles, les nez des mourants (victimes impuissantes). Des oiseaux de proie se précipitaient aussi à ces endroits. De plus, il était courant de laisser le corps sur la croix afin qu'ils soient dévorés par ces mêmes animaux. Cependant, selon la loi romaine, la famille du condamné ne pouvait prendre le corps en vue de l'ensevelir qu'après en avoir obtenu la permission du juge romain. Puisque personne était sensé survivre à la crucifixion, le corps n'était pas donné à la famille avant que les soldats se soient assurés que la victime était bien morte. Selon la coutume, un des gardes romains perçait le corps avec une épée ou une lance.
Traditionnellement, la façon de porter cette blessure mortelle au cœur, du côté droit de la victime, était enseignée aux soldats romains. Le Suaire de Turin semble aussi confirmer cette hypothèse. De plus, la lance normale de l'infanterie, qui avait de cinq à six pieds (1,52 à 1,82 m) de long, pouvait facilement atteindre la poitrine du crucifié.
La respiration durant la crucifixion
À gauche: l'inhalation. Avec les coudes étendus et les épaules écartées en position ouverte, les muscles respiratoires de l'inhalation sont étirés passivement et la poitrine est déployée. À droite: l'exhalation. Les coudes sont pliés; pour cela, les mains tournent vers l'intérieur et les épaules peuvent s'étendre plus à l'horizontal. Toutefois, cela demande un effort de redressement sur les pieds encloués afin que l'exhalation puisse se faire de façon active, sinon elle est presque nulle étant passive.
Difficultés respiratoires
L'effet traumatique de la crucifixion, outre la douleur atroce, s'explique en une interférence du rythme normal de la respiration surtout dans le sens de l'expiration. La pesanteur du corps suspendu qui s'étire vers le bas à partir des bras et des épaules en position étendue, aurait eu tendance à bloquer les muscles intercostaux des côtes dans une position d'inhalation, et de cette façon d'entraver l'exhalation naturelle et passive. En conséquence, l'exhalation était poussée en premier par le diaphragme et la respiration ne demeurait que superficielle.
Il est probable que cette forme de respiration n'eut pas été suffisante et qu'elle amènerait l'asphyxie ou tout au moins aurait provoqué un surplus de dioxyde de carbone (hypercarbie) qui en serait résulté dans les heures qui suivent. L'assaut des crampes musculaires ou spasmes (contractions téraniques causées par la fatigue et l'excès de dioxyde de carbone) entraverait encore plus la respiration. Pour atteindre une exhalation suffisante, il aurait fallu que le supplicié puisse relever vers le haut son corps pendant, en poussant sur ses pieds, en fléchissant les épaules et en les ramenant vers l'avant, parce qu'elles étaient placées dans une position de torsion ouverte.
Cependant, cette manœuvre placerait tout le poids du corps sur les os des pieds et il en serait résulté une douleur insoutenable. De plus, une flexion des épaules causerait de la même façon une rotation des poignets autour des clous de fer, ce qui emmènerait une douleur lancinante le long des nerfs moteurs les plus importants qui étaient déjà endommagés. Aussi, le fait de soulever le corps, frotterait douloureusement le dos flagellé contre la rugueuse poutre verticale. Des crampes musculaires et des sensations douloureuses (paresthésie) dans les bras étendus et levés vers le haut, ajouteraient au supplice. Par suite de cette situation, chaque effort fait pour respirer deviendrait atroce, épuisant et conduirait éventuellement à un fatal manque d'oxygène (asphyxie).
Conditions affreuses
La cause réelle de la mort par la crucifixion englobait plusieurs facteurs et variait avec chaque cas, mais les deux causes prioritaires étaient probablement le choc causé par la perte de sang et l'étouffement causé par l'épuisement respiratoire. D'autres facteurs possibles qui pouvaient contribuer à la mort incluaient la déshydratation, un pouls rapide et irrégulier causé par la tension (arythmie), une congestion et une défaillance du cœur avec une accumulation rapide de liquide dans les cavités régulières et pulmonaires.
Le fait de casser les jambes sous les genoux, lorsque cela était nécessaire, conduisait à une mort par étouffement dans l'espace de quelques minutes. La mort par crucifixion était vraiment la mort la plus horrible.
Après la flagellation et les moqueries, environ vers les 9 heures du matin, les soldats romains remirent les vêtements de Jésus sur son dos et Le conduisirent, Lui et deux voleurs pour y être crucifiés. Apparemment, Jésus était tellement affaibli par la flagellation qui avait été particulièrement sévère, qu'Il ne pouvait pas porter la barre transversale (patibulum) du Prétoire jusqu'au site de la crucifixion. Simon de Cyrène fut sommé de porter la croix de Jésus et le cortège put ainsi continuer son chemin jusqu'au Golgotha, ce lieu appelé Calvaire qui était désigné spécialement pour la crucifixion.
Rendus là, les vêtements de Jésus, sauf un genre de pagne de toile, Lui furent retirés en rouvrant de nouveau les plaies de la flagellation. Alors on Lui a offert ce breuvage de myrrhe et de fiel, mais Jésus après y avoir trempé les lèvres, refusa le breuvage. Enfin, Jésus et les deux voleurs furent crucifiés. Même si les références scripturaires mentionnent des clous aux mains, cela ne fait pas trop de difficultés, puisque les preuves archéologiques considèrent le poignet comme faisant partie de la main. L'écriteau sur lequel était écrit le motif de la condamnation était attaché au-dessus de la tête de Jésus. Il n'y a pas de certitude si Jésus fut crucifié sur la croix du Tau ou sur la croix Romaine. Les fouilles archéologiques penchent pour la première et la tradition primitive pour la deuxième croix. Le fait que dans les textes, on lui ait offert un peu plus tard du vin mêlé de vinaigre au moyen d'une éponge fixée à une tige d'hysope qui ne peut mesurer plus de 20 pouces (50 cm), corrobore fortement la croyance que Jésus fut crucifié sur une croix basse.
Les soldats et la foule raillaient Jésus tout au long de l'épreuve de la crucifixion et les soldats tirèrent au sort ses vêtements. Du haut de la croix, Jésus parla sept fois. Puisqu'on a prouvé que les paroles peuvent être prononcées au moment des expirations, ces articulations courtes et concises ont dû être particulièrement difficiles et douloureuses. À trois heures environ, ce vendredi-là, Jésus parla d'une voix forte, pencha la tête et expira. Les soldats romains et les spectateurs ont reconnu l'instant de sa mort. Puisque les Juifs ne voulaient pas que les corps des suppliciés demeurent sur les croix après le coucher du soleil, au moment du début du Sabbat, ils demandèrent à Ponce Pilate de commander qu'on casse les jambes des trois crucifiés. Les soldats cassèrent celles des deux voleurs, mais quand ils arrivèrent à Jésus, ils virent qu'Il était déjà mort, donc ils ne Lui brisèrent pas les jambes. Plutôt, un des soldats lui transperça le côté, (probablement avec une lance d'infanterie), ce qui produisit un jet d'eau et de sang. Plus tard, ce jour-là, le corps de Jésus fut descendu de la croix et placé dans un tombeau.
Mort de Jésus
Deux aspects de la mort de Jésus ont suscité un grand intérêt ; à savoir la nature de sa blessure au côté et la cause prématurée après seulement quelques heures en croix.
L'Évangile de Jean décrit la transpersion du côté de Jésus et souligne l'écoulement soudain de sang et d'eau. Certains auteurs ont interprété l'écoulement d'eau comme étant du liquide venant de l'abdomen ou de l'urine venant de la perforation abdominale de la vessie. Cependant le mot grec "pleura" employé par Jean, dénote clairement la latéralité qui, souvent, implique les côtes ou la poitrine. Donc, il semble probable que la blessure ait été au niveau de la poitrine ou du thorax, ce qui est très loin de l'abdomen. Même si la blessure n'a pas été située par Jean, la tradition l'a toujours décrite du côté droit. Ce qui soutient cette théorie est le fait qu'un important écoulement de sang serait plus susceptible de jaillir s'il y avait perforation de la partie gonflée antérieure munie de parois minces (atrium) et alvéoles du cœur (ventricules) que de l'épaisse cavité alvéolaire du côté gauche.
La blessure de la lance
À gauche: orientation possible de la lance. À droite: coupe de la poitrine au niveau du plan indiqué à gauche, montrant les structures perforées par la lance. Les lettres sur les dessin du cœur: LA signifie atrium gauche (left atrium). RV signifie ventricule droit du cœur.
Le trajet de la lance
Quand la lance a pénétré le côté droit de la poitrine ou cage thoracique vers le milieu, elle est vraisemblablement entrée dans la cavité pulmonaire causant ainsi un flux de sang immédiat (liquide séreux). Et lorsque la lance a poursuivi son trajet, elle a dû perforer le péricarde ou enveloppe du cœur en causant un autre écoulement d'eau du liquide provenant du péricarde. Enfin la pointe de la lance a dû pénétrer le cœur lui-même en libérant un surplus de sang accumulé dans les alvéoles du côté droit du cœur. Même si le côté de la blessure ne sera peut-être jamais établi avec certitude, le côté droit semble plus probable que le gauche. Un certain scepticisme s'est créé au moment d'accepter la description faite par l'apôtre Jean de ce flux d'eau et de sang. La cause réside dans la difficulté d'expliquer ce phénomène avec une précision médicale. Une partie de la difficulté est basée sur la supposition que le sang soit arrivé en premier lieu, puis l'eau. Cependant dans l'ancien Grec, l'ordonnance des mots indiquait l'importance plutôt que la séquence dans le temps. Alors, il semble logique de penser que Jean mettait l'accent sur le sang plutôt que sur le fait qu'il précédait l'écoulement d'eau.
Donc, l'eau prenait probablement son origine dans les cavités pulmonaires pleurales et cardiaques péricardiales et aurait précédé le flot de sang tout en étant de moindre volume que le sang. Peut-être aussi que dans ce cadre de perte de sang pratiquement extrême et dans l'imminence d'un arrêt cardiaque aigu, des épanchements de liquide venant des poumons et du cœur ont pu survenir et ajouter au volume d'eau apparent. Par contraste, le sang pouvait avoir originé dans les alvéoles droites du cœur ou peut-être de la cavité du cœur (hémopéricarde).
On a rapporté que des croissances de caillots aux valves du cœur se sont développées dans des conditions aiguës semblables. Une rupture de l'alvéole gauche principale peut alors se produire, quoique rarement, dans les premières heures suivant la mort du tissu de cette partie du cœur (l'infarctus).
Autres facteurs contribuants
Cependant une autre explication peut être vraisemblable. La mort de Jésus peut avoir été hâtée simplement par son état d'épuisement et par la sévérité de la flagellation avec l'énorme perte de sang encourue. Le fait que Jésus n'a pu porter la partie transversale de sa croix jusqu'au Calvaire, corrobore cette interprétation. La cause réelle de la mort de Jésus comme celle des autres victimes de la crucifixion, peut avoir comporté beaucoup de facteurs et être reliée en tout premier lieu au choc causé par l'énorme perte de sang, à la suffocation asphyxiante et aussi peut-être par une défaillance aiguë du cœur. Un rythme rapide et irrégulier du cœur susceptible de causer la mort, l'arythmie cardiaque, peut aussi expliquer l'événement catastrophique.
Scientifiquement, on ne peut affirmer avec certitude si Jésus est mort d'une crise cardiaque ou d'une défaillance cardio-respiratoire. Cependant, la caractéristique importante n'est pas de savoir de quelle cause principale Il est mort, mais plutôt comment. L'importance des preuves historiques et médicales démontre que Jésus était mort avant que la plaie au côté Lui soit infligée et corrobore la documentation traditionnelle que la lance enfoncée entre les côtes a probablement perforé non seulement le poumon droit, mais aussi la cavité péricardieuse du cœur et de cette façon, a assuré sa mort. En conclusion, les interprétations voulant que Jésus ne soit pas mort sur la croix ne concordent pas avec les connaissances médicales modernes.
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Que signifie le signe de croix ?
Le geste du signe de croix est, entre autres, un rappel du drame du calvaire à travers lequel Dieu a manifesté le mieux la folie de son amour pour nous. Il faut en retenir à la fois le drame et l’amour, la mort et la résurrection. A la messe, les chrétiens commémorent la crucifixion du Christ mais aussi et surtout sa résurrection, victoire sur le mal, la mort, c’est le puissant signal de ce que Dieu est capable, et veut offrir à chacun. La Vie. En abondance. Ici-bas, malgré le mal qui rode, et plus tard, après la mort, là où le mal ne rode plus.
Historique de navigation
Les ordinateurs actuels mémorisent la liste de tous les sites que nous consultons sur Internet. C’est ce qu’on appelle “l’historique de navigation”. Une manipulation simple permet de l’effacer. Mais les sites consultés en gardent la trace et l’exploitent.
Mais savez-vous que Dieu enregistre tout ce que nous faisons ou même pensons au cours de notre vie ? Dans le Psaume 139, David nous parle d’un Dieu omniscient et omniprésent. Il écrit : “Tu discernes de loin ma pensée…, tu es au fait de toutes mes voies…, les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi”. L’Apocalypse nous parle aussi de livres où tout est inscrit (20. 12).
Comme nous n’avons pas toujours agi avec droiture, tant s’en faut, notre première réaction pourrait être effectivement de vouloir nous cacher et fuir. Mais il est impossible d’échapper au regard de Dieu. Tout homme aura à lui rendre des comptes.
La merveilleuse nouvelle, c’est que Dieu veut pardonner aux coupables que nous sommes. Pour que ce pardon soit possible, il a fait tomber sur Jésus, son Fils, le poids de nos fautes, quand celui-ci est mort sur une croix à Golgotha.
N’hésitons plus, venons à Jésus tels que nous sommes et acceptons le pardon gratuit que Dieu nous offre par lui. Celui qui s’approche ainsi ne sera pas mis dehors ; Dieu l’accueillera, effacera tout “l’historique” négatif de sa vie et lui donnera la certitude du bonheur pour l’éternité.