RENCONTRER
JÉSUS AUX JMJ
JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE
LISBONNE 2023
Pas uniquement réservé aux jeunes !
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Sommaire de la page
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Les JMJ, pourquoi, pour qui, quand ?
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Les JMJ en image (photos & vidéos)
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Petite Histoire des JMJ
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Précédentes éditions
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Signification du logo Lisbonne 2023
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Participer, comment ?
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Messages de papes aux jeunes
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La préhistoire des JMJ
Les JMJ, pourquoi, pour qui, quand ?
Ouvertes à tous, les Journées Mondiales de la Jeunesse (World Youth Days) accueillent des jeunes, croyants ou non, de toutes confessions. Les personnes plus âgées sont aussi les bienvenues.
Les JMJ prennent tous les deux ou trois ans une dimension internationale en se déroulant dans une grande métropole. Les jeunes du monde entier se réunissent alors, dans la joie, avec le Pape. Les principaux acteurs de cet événement autour du Christ sont les jeunes âgés de 17 à 30 ans.
Les Journées Mondiales de la Jeunesse, organisées par l'église catholique, sont devenues le plus grand événement au monde destiné à la jeunesse. Elles rassemblent à chaque édition plusieurs centaines de milliers, parfois même plusieurs millions, de participants venus des cinq continents.
En 2023, les JMJ auront lieu en Europe, au Portugal, précisément à Lisbonne, du 1er au 6 août.
Bande annonce promo JMJ Lisbonne 2023
Es-tu prêt(e) pour Lisbonne ?
Les JMJ en image
Photos de la fête !
Meilleurs moments en vidéo
La top-bande annonce de Rio 2013
Petite Histoire des JMJ
En 1984, le pape Jean-Paul II invitait les jeunes à se rassembler à Rome, afin de célébrer un jubilé spécial pour la jeunesse. Ce premier rendez-vous rassembla près de 300 000 jeunes. En 1985, déclarée année internationale de la jeunesse par l’ONU, 450 000 jeunes ont participé, à Rome, à un rassemblement.
Le succès de ces deux grands rassemblements a encouragé Jean-Paul II à officialiser les Journées Mondiales de la Jeunesse, chaque année le dimanche des Rameaux. Régulièrement, les JMJ donnent lieu à un rassemblement international dans une grande métropole. Les jeunes du monde entier se réunissent alors, dans la joie, avec le pape.
Jean-Paul II voulait, grâce aux JMJ, rejoindre les jeunes, leur manifester la confiance de l’Église et leur transmettre sa foi en Jésus-Christ ainsi que son attachement à l’enseignement des Évangiles. Benoît XVI comme François ont, dès leur élection, exprimé leur bienveillance pour la jeunesse en prolongeant l’intuition de leur prédécesseur.
Les JMJ sont une « fête de la foi », à l’occasion de laquelle des jeunes de tous horizons et de tous pays se rencontrent pour faire l’expérience de l’Amour de Dieu.
Les jeunes pèlerins des Journées Mondiales de la Jeunesse sont d’abord accueillis sur place, en famille ou en paroisse, lors des Journées en Diocèse. Ils convergent ensuite vers la métropole pour une semaine d’événements culturels et spirituels. La messe de clôture constitue le point culminant des JMJ, elle est présidée par le pape.
Les aspects de l’événement les plus marquants sont les rencontres et l’expérience spirituelle. Les jeunes ayant participé aux JMJ y ont trouvé une grande cohérence entre leur vie et leur foi, une relation plus personnelle avec Dieu, une meilleure compréhension de l’enseignement de l’Église et un fort engagement en faveur de la justice sociale.
Précédentes éditions
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1987, Buenos Aires, Argentine : 1 000 000 de personnes. « Nous avons reconnu l’Amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (Jn 4,16)
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1989, Saint-Jacques de Compostelle, Espagne : 400 000 personnes.
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6) -
1991, Czestochowa, Pologne : 1 600 000 personnes. « Vous avez reçu un esprit de fils » (Rm 8,15)
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1993, Denver, États-Unis : 500 000 personnes.
« Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10)
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1995, Manille, Philippines : 4 000 000 de personnes. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20,21)
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1997, Paris, France : 1 200 000 personnes.
« Maître, où demeures-tu ? - Venez et voyez » (Jn 1,38-39)
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2000, Rome, Italie : 2 000 000 de personnes.
« Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1,14)
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2002, Toronto, Canada : 800 000 personnes.
« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,13-14)
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2005, Cologne, Allemagne : 1 200 000 personnes.
« Nous sommes venus l’adorer » (Mt 2,2)
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2008, Sydney, Australie : 450 000 personnes.
« Vous recevrez une force quand l’Esprit Saint viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins » (Ac 1,8) -
2011, Madrid, Espagne : 500 000 personnes
« Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (Col 2,7 - 1) -
2013, Rio de Janeiro, Brésil : 3 000 000 de personnes. « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28,19)
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2016, Cracovie, Pologne : 3 000 000 de personnes
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7) -
2019, Panama : 700.000 personnes. « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 26-38)
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2023 LISBONNE, PORTUGAL
Signification du logo Lisbonne 2023
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La Croix : la Croix du Christ, symbole de l’amour infini de Dieu pour l’humanité, est l’élément essentiel du logo, d’où naît toute chose.
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Le Chemin : le thème des JMJ de Lisbonne 2023 – Marie se leva et partit avec empressement – nous révèle que Marie était prête à vivre conformément à la volonté de Dieu, se rendant auprès d’Elisabeth pour l’aider. Ce mouvement souligne l’invitation faite aux jeunes à renouveler leur « vigueur intérieure, les rêves, l’enthousiasme, l’espérance et la générosité. » (Christus Vivit, 20). Le long de ce chemin, il y a également une forme qui évoque l’Esprit Saint.
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Le Chapelet : le choix du chapelet met en exergue la spiritualité du peuple portugais et sa dévotion à Notre Dame de Fatima. Il est placé sur le chemin pour rappeler l’expérience du pèlerinage si particulière au Portugal.
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Marie : elle est représentée comme la jeune femme décrite dans l’Evangile de Saint Luc (Lc 1, 39) afin de permettre aux plus jeunes de s’identifier à elle. Le dessin exprime la jouvence de son âge, caractéristique d’une maman qui n’a pas encore donné naissance à son enfant mais qui porte déjà en elle la lumière du monde. Sa figure est légèrement inclinée pour montrer le sens du devoir de la Vierge Marie.
Messages de papes aux jeunes
« Laisse-toi aimer par Jésus, il est un ami que ne déçoit pas. »
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Rencontre internationale de jeunes, mars 1985, Jean Paul II
« Vous, les jeunes, êtes également invités à participer à ce grand et indispensable effort de toute l’humanité, qui vise à conjurer le spectre de la guerre et construire la paix. Vous devez être “artisans de paix” conformément à la portée multidimensionnelle de ce terme, qui recouvre des acceptions beaucoup plus riches que la simple absence de guerre. »
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Buenos Aires, avril 1987, Jean Paul II
« Jeunes Latino-Américains, je tiens à vous rappeler que vous êtes – dans l’ombre de la croix du Christ – les protagonistes d’un double espoir : par votre jeunesse, espoir de l’Église, et par votre appartenance à l’Amérique latine, continent de l’espérance. Tout cela vous donne une responsabilité particulière, face à l’Église et à l’humanité tout entière. J’attends beaucoup de vous ! »
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Saint-Jacques-de-Compostelle, août 1989, Jean Paul II
« Au tombeau de saint Jacques, nous apprenons que notre foi a des fondements historiques, ce n’est pas quelque chose de vague et transitoire. Dans le monde d’aujourd’hui, marqué par un relativisme sérieux et une grande confusion dans les valeurs, nous devons toujours nous rappeler que, en tant que chrétiens, nous sommes vraiment construits sur les fondations stables des apôtres, avec le Christ lui-même comme pierre angulaire. »
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Częstochowa, août 1991, Jean Paul II
« Ce continent qui, pendant de longues années, avait été divisé par la force, doit maintenant se fermer de chaque côté, de sorte que l’Europe recherche de l’unité pour son avenir et pour le bien de toute la famille humaine, en retrouvant ses racines chrétiennes. Ces racines se trouvent à la fois à l’Ouest et à l’Est. Il est temps de regarder vers l’avenir, et cela vous appartient, les jeunes. »
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Denver, août 1993, Jean Paul II
« Dans une culture technologique où les gens sont habitués à dominer la matière, à découvrir ses lois et ses mécanismes afin de la transformer selon leurs souhaits, le danger vient de vouloir aussi manipuler la conscience et ses exigences. Dans une culture qui soutient qu’aucune des vérités universellement valides n’est possible, rien n’a plus vraiment d’importance. Le bien en vient à signifier simplement ce qui est agréable ou utile à un moment donné. »
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Manille, janvier 1995, Jean Paul II
« La vie est un cadeau d’une certaine durée au cours de laquelle chacun de nous est confronté à un défi qui apporte la vie elle-même : le défi d’avoir un but, un destin, et de faire des efforts pour y parvenir (…) Trop de jeunes ne se rendent pas compte que ce sont eux qui ont la responsabilité de donner un sens à leur vie. »
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Paris, août 1997, Jean Paul II
« Lorsque des hommes souffrent, lorsqu’ils sont humiliés par la misère ou l’injustice, et qu’ils sont bafoués dans leurs droits, attachez-vous à les servir ; l’Église invite tous ses fils à s’engager pour que chaque personne puisse vivre debout et être reconnue dans sa dignité primordiale d’enfant de Dieu. Chaque fois que nous servons nos frères, nous ne nous éloignons pas de Dieu, bien au contraire : nous le rencontrons sur notre chemin et nous le servons. »
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Rome, août 2000, Jean Paul II
« Je ne peux pas oublier l’expérience de la guerre ni les années de travail en usine. La maturation définitive de ma vocation sacerdotale a eu lieu dans la période de la Seconde Guerre mondiale, pendant l’occupation de la Pologne (…) Le chemin de la foi passe à travers tout ce que nous vivons. Dieu agit dans l’histoire concrète et personnelle de chacun de nous.
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Toronto, juillet 2002, Jean Paul II
« L’attente que l’humanité nourrit au milieu de tant d’injustices et de souffrances est celle d’une “nouvelle civilisation” à l’enseigne de la liberté et de la paix. Mais, pour une telle entreprise, il faut une “nouvelle génération de bâtisseurs” qui, animés non par la peur ou par la violence mais par l’urgence d’un amour authentique, sache poser une pierre après l’autre pour édifier dans la cité des hommes la cité de Dieu. »
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Cologne, août 2005, Benoît XVI
« Les saints, avons-nous dit, sont les vrais réformateurs. Je voudrais maintenant l’exprimer de manière plus radicale encore : c’est seulement des saints, c’est seulement de Dieu que vient la véritable révolution, le changement décisif du monde (…) La révolution véritable consiste uniquement dans le fait de se tourner sans réserve vers Dieu, qui est la mesure de ce qui est juste et qui est, en même temps, l’amour éternel. Qu’est-ce qui pourrait bien nous sauver sinon l’amour ? »
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Sydney, juillet 2008, Benoît XVI
« La société contemporaine subit un processus de fragmentation en raison d’un mode de pensée qui, par sa nature, a la vue courte, parce qu’il néglige l’horizon de la vérité – de la vérité concernant Dieu et nous concernant. En soi, le relativisme ne parvient pas à embrasser l’ensemble de la réalité. Il ignore les principes mêmes qui nous rendent capables de vivre et de grandir dans l’unité, l’ordre et l’harmonie. »
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Madrid, août 2011, Benoît XVI
« Si vous demeurez dans l’amour du Christ, enracinés dans la foi, vous rencontrerez, même au milieu des contradictions et des souffrances, la source de la joie et de l’allégresse. La foi ne s’oppose pas à vos idéaux les plus élevés ; au contraire, elle les exalte et les porte à leur perfection. Chers jeunes, ne vous conformez pas à moins qu’à la Vérité et à l’Amour, ne vous conformez pas à moins qu’au Christ. »
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Rio, juillet 2013, François
« Le Christ t’attend : écoute-le avec attention et sa présence enthousiasmera ton cœur. Mets le Christ dans ta vie : Il t’accueille dans le Sacrement du Pardon, par sa miséricorde, il soigne toutes les blessures du péché. N’aie pas peur de demander pardon à Dieu. Il ne se fatigue jamais de nous pardonner, comme un père qui nous aime. Dieu est pure miséricorde ! Mets le Christ dans ta vie : Il t’attend dans l’Eucharistie, Sacrement de sa présence, de son sacrifice d’amour, et il t’attend aussi dans l’humanité de tant de jeunes qui t’enrichiront de leur amitié, qui t’encourageront de leur témoignage de foi, qui t’apprendront le langage de l’amour, de la bonté, du service. Toi aussi, cher jeune, tu peux être un témoin joyeux de son amour, un témoin courageux de son Évangile pour porter dans ce monde un peu de lumière. Laisse-toi aimer par Jésus, il est un ami que ne déçoit pas. »
La préhistoire des JMJ
Les jeunes, Jean Paul II ne les oubliera jamais
En 1980, il leur donne rendez-vous au Parc des Princes, à Paris. Michel Dubost, actuel évêque d’Évry - Corbeil-Essonnes, alors chargé de la communication avec les journalistes pour l’événement, s’en souvient encore : « Personne n’y croyait. Tout le monde pensait que c’était voué à l’échec et que jamais les jeunes ne viendraient. » Pourtant, 50 000 répondent à l’appel. Parmi eux, une dizaine vient poser une question directement au pape. Un jeune athée l’interroge : « Saint-Père, en qui croyez-vous ? Et quel est ce Dieu que vous adorez ? » Jean Paul II répond, mais il n’est pas satisfait. À son retour à Rome, il appelle l’archevêque de Paris, le cardinal Marty, et lui demande de retrouver le jeune pour lui dire qu’il va continuer à chercher une réponse plus pertinente. « Par ce geste, il a inauguré une nouvelle forme de communication et fait de la pastorale des jeunes une des grandes priorités de l’Église », analyse Éric Jacquinet, responsable de la section jeunes du Conseil pontifical pour les laïcs, qui écrit actuellement une Histoire des JMJ.
Jean Paul II ne s’arrête pas là. En 1983, pour le jubilé de la Rédemption, de nombreux événements sont prévus, mais, une fois encore, il pense aux jeunes. Il demande au Conseil pontifical pour les laïcs d’organiser un rassemblement international l’année suivante. « C’était une grande première, poursuit Éric Jacquinet. Aucun de ses prédécesseurs n’avait voulu un tel rassemblement. Et le Conseil pour les laïcs n’avait jamais organisé un tel événement. La “section jeunes” dont je suis le responsable actuel a été créée à ce moment-là. »
Le succès de la croix est tel qu’abîmée par ses nombreux voyages, elle doit être dupliquée en 1996
Cette fois, ils sont 250 000. La rencontre a lieu le week-end des Rameaux. La date n’est pas fortuite : Jean Paul II souhaite associer les futures JMJ au mystère pascal. Preuve de son intention, une semaine plus tard, il confie aux jeunes du centre San Lorenzo une croix immense, qui deviendra l’emblème des JMJ : « Portez-la dans le monde comme signe de l’amour du Seigneur Jésus pour l’humanité et annoncez à tous qu’il n’y a de salut et de rédemption que dans le Christ mort et ressuscité », les encourage-t-il. La croix, qui mesure 3,80 m de hauteur sur 1,75 m de largeur pour 31 kg, commence son incroyable périple à travers le monde, des paroisses aux prisons de mineurs. Son succès est tel qu’abîmée par ses nombreux voyages, elle doit être dupliquée en 1996.
Galvanisé par le succès de 1984, Jean Paul II renouvelle l’initiative aux Rameaux 1985. Nouveau bain de foule : 300 000 pèlerins assistent au « rassemblement international des jeunes ». Le pape remet une lettre sur la parabole du jeune homme riche et l’importance de s’arrêter au bord du chemin pour nouer le dialogue. Éric Jacquinet était présent : « Mon groupe logeait dans le sous-sol du Conseil pontifical pour les laïcs, une aire de stockage équipée d’un unique lavabo. Nous posons nos matelas en mousse sur un sympathique lit de poussière, et nous sommes ravis de profiter de ces jours magnifiques… et des fontaines de Rome pour nous y laver ! Je me souviens de l’impact de la lettre sur les jeunes que nous étions à l’époque. Elle mettait tout en perspective : notre vie, notre foi, nos choix quotidiens, nos projets d’avenir. » Les rassemblements pour la jeunesse ont désormais un symbole – la croix – et un esprit, l’aventure des JMJ peut commencer.
« Deux symboles d’une immense révolution »
Si l’idée d’institutionnaliser une Journée mondiale de la jeunesse date de décembre 1985, la première rencontre internationale n’aura lieu véritablement qu’en août 1987, à Buenos Aires. Le choix de l’Argentine est très symbolique pour le résistant politique et spirituel que fut l’ex-archevêque de Cracovie, Karol Wojtyła, connu pour son courage pendant les années de répression du régime soviétique en Pologne. À l’époque, l’Argentine est exsangue. Elle sort de sept années de dictature militaire. Le bilan est lourd : pas moins de 30 000 disparus, des familles brisées, des adoptions forcées.
Quelques semaines plus tôt, le pape, en visite au Chili, n’a pas mâché ses mots devant des proches du général Pinochet. « Dans ce contexte, la JMJ a donc une couleur bien particulière, analyse Éric Jacquinet. Sur l’immense avenida 9-de-Julio, là où paradaient les généraux du régime dictatorial, eut lieu la rencontre. Une de mes amies accompagne la croix de l’Année sainte. Elle me racontera l’émotion du peuple argentin quand cette croix est entrée en procession, précédée par la police, et remontait toute l’avenue ! Puis le cortège avec le pape. Deux symboles d’une immense révolution ! » Devant les deux millions de jeunes de ce pays qui réapprend à vivre librement, le pape martèle qu’il faut être des « semeurs d’espérance et des bâtisseurs de paix ».
« Un nouveau Woodstock »
Après ce choix politique de l’Argentine, le pape penche, en 1989, pour un retour aux sources sur un haut lieu de pèlerinage : la terre rouge de Saint-Jacques-de-Compostelle. Berceau de l’Europe chrétienne, là où les pèlerins du Moyen Âge venaient se recueillir sur le tombeau de l’apôtre saint Jacques le Majeur, Jean Paul II oppose les « fondements historiques » de la foi au « grave relativisme » et à la « confusion de valeurs » qui marquent l’Europe contemporaine, devant une foule de plus de 500 000 jeunes. La nouvelle évangélisation est en germe. Devant ce discours à contre-courant, la presse espagnole parle même d’un « nouveau Woodstock ».
En 1991, le pèlerinage se poursuit en Europe, mais cette fois à l’est, dans le pays d’origine de Jean Paul II : en Pologne, à Częstochowa, lieu de vénération de la Vierge noire. « À Częstochowa, les pèlerins venus du monde entier ont éprouvé quelques difficultés à trouver l’avenue Jean-Paul-II, qui, sur les plans de la ville et dans la tête des habitants, s’appelle toujours l’avenue Lénine », relate La Vie en 1991.
En pleine ambiance de fin de guerre froide, deux ans après la chute du mur de Berlin et l’explosion du bloc soviétique, l’année même de la disparition de l’URSS, des jeunes Russes participent pour la première fois aux JMJ. Éric Jacquinet, lui, se souvient particulièrement des multiples gestes de solidarité qui avaient marqué ce cru 1991 : « Convaincu qu’il s’agissait d’une opportunité historique d’évangélisation, l’archevêque de Częstochowa avait décidé d’offrir le train gratuitement à tous ces jeunes Russes pour qu’ils puissent venir. Ce qui laissa un trou financier important, que le diocèse mit quatre ans à rembourser. Les jeunes de l’Ouest partagèrent leur nourriture avec les jeunes Russes, qui n’ont rien emporté et meurent de faim… »
1993-1995 : des discours musclés
Après cette période européenne, Jean Paul II affirme la dimension missionnaire des Journées mondiales de la jeunesse en investissant successivement deux lieux où les chrétiens sont minoritaires. À Denver, ville moyenne des États-Unis au pied des Rocheuses, il fustige toutes les formes de libéralisme, moral et économique, et défend l’Évangile de la vie devant 500 000 jeunes venus l’accueillir aux cris de « John Paul Two, we love you ! ». Il les invite à faire pénitence et à sacrifier leur déjeuner au profit d’un hôpital qui soigne les malades du sida. Par ailleurs, alors que le président démocrate Bill Clinton, baptiste, ne s’était jamais caché d’être favorable au droit à l’IVG, il multiplie les déclarations musclées à cet endroit et déclare : « Si tu veux la justice, la vraie liberté et la paix, Amérique, protège la vie. » Ses prises de position, autant applaudies que critiquées, suscitent une grande émotion parmi les catholiques, divisés sur cette question, et la presse s’empare alors de la polémique.
Deux ans plus tard, à Manille, aux Philippines, l’un des pays les plus pauvres du monde, c’est à la misère qu’il s’en prend, encourageant les Philippins à lutter contre toutes les formes de pauvreté, notamment par l’éducation. Dans ce pays catholique isolé dans un continent qui ne l’est pas, il développe le sens de la mission devant un chiffre record de quatre millions et demi de jeunes : « Construire des ponts de dialogue et de communication avec vos parents. Pas d’isolement ! De la communication ! De l’amour ! Soyez une saine influence sur la société afin de briser les barrières érigées entre les générations ! Plus de barrières ! Plus de barrières ! »
1997-2003 : Paris réussis
Comme en 1980 avec le Parc des Princes, rares sont ceux qui, en 1997, croient au succès des JMJ en France. Le contexte politique et ecclésial est lourd. Les évêques sont divisés sur ce genre de rassemblements. Par ailleurs, en pleine préparation de l’événement, la France change de gouvernement : Lionel Jospin succède à Alain Juppé. « En bonne intelligence avec nous, le nouveau gouvernement a très vite nommé un nouvel interlocuteur pour coordonner les services publics, le général Philippe Morillon, et tout s’est bien passé », se souvient Michel Dubost, responsable de l’organisation en 1997.
Malgré ce contexte troublé, Paris est un lieu clé dans l’histoire des JMJ. Sous l’impulsion du cardinal Lustiger, alors archevêque de Paris, et du comité d’organisation animé par Michel Dubost, trois nouveautés sont mises en place : les journées des Églises locales, temps de rencontre et d’accueil des jeunes dans les diocèses du pays organisateur, le Festival de la jeunesse, lieu de promotion de la culture chrétienne, et le développement du volontariat dans l’organisation des JMJ, que le cardinal Lustiger veut éviter de « professionnaliser ». Plus symboliquement, l’archevêque de Paris donne une structure à l’événement : « Lui qui avait été un aumônier de jeunes très actif et un passionné de liturgie concevait la JMJ comme la célébration du Triduum pascal, explique Éric Jacquinet. Les jeunes – il en était profondément convaincu – avaient besoin non de fêtes et de spectacles, mais de la célébration des mystères de la foi chrétienne. Le programme sera donc : jeudi, comme le jeudi saint, évocation du lavement des pieds ; vendredi, comme le vendredi saint, chemin de croix dans toutes les paroisses ; samedi soir, comme le samedi saint, vigile pascale avec baptêmes d’adultes ; dimanche, messe du jour de la résurrection. »
Pari réussi : les jeunes sont plus d’un million, et seule la visite « à titre privé » de la tombe de son ami le professeur Lejeune, pionnier dans la recherche sur la trisomie 21 et connu pour son engagement pro-vie, suscite la polémique. Le succès se confirme en 2000, à Rome, malgré une canicule homérique qui contraint les pèlerins à se voir asperger régulièrement par les pompiers romains, puis en 2002, à Toronto, dernières JMJ d’un Jean Paul II épuisé par la maladie.
2005-2011 : le tournant Ratzinger
En 2005, des milliers de jeunes affluent place Saint-Pierre, à Rome, apprenant que Jean Paul II vit ses derniers instants. Celui-ci, entendant leurs cris depuis son lit de mort, leur dédie ses derniers mots : « Je vous ai cherchés et maintenant, vous êtes venus à moi et je vous en remercie. » Jean Paul II s’éteint à quelques mois des JMJ. Son successeur, Benoît XVI, va-t-il reprendre le flambeau ? À Cologne, c’est avec une certaine fébrilité que les jeunes arrivent au rendez-vous avec ce pape réputé pudique jusqu’à l’austérité.
Pourtant, Benoît XVI surmonte sa timidité et leur parle en pédagogue. « Loin des injonctions sur la morale sexuelle, le pape, allègre et tranquille, appelle chacun au témoignage de foi. On entend presque là des accents de la parole lumineuse de frère Roger, assassiné quelques jours plus tôt à Taizé », écrit La Vie. À Cologne, à Sydney, en 2008, puis à Madrid, en 2011, fidèle à sa formation de professeur de théologie et de philosophie, il enseigne les thèmes qui lui sont chers : l’urgence éducative face aux défis du relativisme et du scepticisme, vecteurs de souffrance, la nécessité d’une foi éclairée par la raison, la joie de croire. L’alchimie opère. Avec sa personnalité, Benoît XVI montre que Jean Paul II n’est pas seul à pouvoir entrer en « amitié » avec les jeunes. Si les « JMJistes » de Cologne se souviennent encore de l’organisation chaotique qui leur vaudra de beaucoup marcher le ventre creux, ils sont conquis par ce nouveau style plus recueilli.
© Source : La Vie 24/07/13
Les JMJ de Rio étaient les premiers du pape François, autour duquel l’attente était donc grande autour du pape François. Mais, déjà, la « génération Bergoglio » avait tiré les conclusions des premières semaines du pontificat et, de Benoît XVI à François, un glissement s’est opéré de la « transmission » à la « mission », l’annonce de l’Évangile dans l’esprit de Vatican II. Un mot qui revient souvent dans la bouche du pape, bien décidé à le débarrasser de toute connotation péjorative. Pour François, mission rime avec action sociale. Beaucoup de jeunes partis en amont ont ainsi retroussé leurs manches dans les écoles et les favelas. Après Rio et Cracovie, le pape donne rendez-vous aux jeunes en janvier 2019 à Panama, autour de la figure de la vierge Marie : "Me voici, Servante du Seigneur !"
Enfin, pandémie de Covid oblige, le rendez-vous de Lisbonne 2021 est repoussé en 2023.